Trésorerie, crédit, recrutement... Les (nombreuses) inquiétudes des petites entreprises

TPE/PME : la trésorerie des entreprises françaises inquiète - Philippe Huguen-AFP
La situation des petites et moyennes entreprises françaises se dégrade. C’est en tout cas le sentiment de leurs dirigeants, interrogés ce quatrième trimestre 2023 dans l’enquête de Bpifrance Le Lab et Rexecode.
Premier signe d'inquiétude, tous les indicateurs montrent une détérioration de la trésorerie de ces entreprises. Avec un solde d'opinion qui plonge de cinq points par rapport au trimestre dernier, à -22. Recul aussi pour les situations de trésorerie passées et futures, avec quatre points de moins en trois mois.
Un problème pour les entreprises, d’autant que les délais de paiement des clients n’ont jamais été jugés aussi élevés, depuis le lancement du baromètre en 2017.
Un accès au crédit de plus en plus difficile
De l’argent qui rentre moins et des difficultés accrues pour en emprunter. L’accès au crédit est en effet de plus en plus difficile. 22% des dirigeants soulignent les problèmes d’accès au crédit pour financer l’exploitation courante (+1 point). Plus d’un chef d’entreprise sur cinq (21%) évoque des difficultés de financement des dépenses d’investissement. Sur cet item, la hausse est de trois points par rapport au précédent baromètre.
Les réponses de près de 1000 TPE-PME permettent d’établir le classement des craintes des dirigeants. En tête se trouvent les difficultés de recrutement. 53% des chefs d’entreprises interrogés en conviennent. Derrière cet enjeu d’offre, les perspectives de demande sont aussi dégradées. Pour 43% des dirigeants, cette inquiétude agit comme un frein à la croissance de leur entreprise, soit deux points de plus que le trimestre précédent.
Environnement: une sobriété heureuse?
Conséquence, les intentions d’investissement pour 2023 reculent. 52% des TPE-PME ont investi ou comptent investir d’ici la fin de l’année. Une proportion majoritaire mais en baisse (57% au troisième trimestre). Seule bonne nouvelle, ce chiffre est en hausse sur un an (49% au quatrième trimestre 2022).
Autre lueur d’espoir: les mesures de sobriété énergétique n’ont pas pénalisé les entreprises. 49% d’entre elles ont augmenté leur efficacité énergétique, c’est-à-dire qu’elles ont diminué leur consommation à production égale. Un effet particulièrement visible sur la consommation d'électricité. Ainsi, une large majorité des dirigeants (78%) estime que ces baisses seront pérennes.
Résultat, plus d'une TPE-PME française sur cinq (22%) a fait un investissement vert en 2023. Les destinations les plus citées des investissements verts sont le changement du système d'éclairage pour 47% des TPE-PME, les systèmes de gestion des déchets (39%) et le parc automobile de l'entreprise (32%).
La sensibilité personnelle du dirigeant est la motivation de 36% de ces investissements verts, devant la volonté de valoriser l'image de l'entreprise (29%) et celle de réduire les coûts de production (25%). Par ailleurs, pour 48% des petites entreprises ayant réalisé des investissements verts en 2023, la crise énergétique a été le déclencheur.