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Un disparu, risque de pollution... Ce que l'on sait sur la collision de deux navires dans la mer du Nord

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Une collision entre deux navires s'est produite ce lundi matin en mer du Nord, ce qui a provoqué la "préoccupation" d'associations environnementales concernant le déversement de kérosène.

Des images impressionnantes. Une collision entre un pétrolier et un cargo a eu lieu ce lundi 10 mars en mer du Nord au large du Yorkshire, dans le nord de l'Angleterre. Cet accident a provoqué un incendie et l'évacuation d'une trentaine de marins. Une personne est toujours portée disparue, selon le propriétaire d'un des deux navires.

Des associations environnementales ont alerté sur le risque de pollution causée par les rejets de kérosène. Une "évaluation", menée par les gardes-côtes, est en cours pour déterminer les risques de pollution.

• Des circonstances encore à déterminer

Un pétrolier, affrété par l'armée américaine, le Stena Immaculate, a été heurté par le porte-conteneurs Solong, provoquant l'incendie des deux navires.

L'alerte a été donnée vers 11 heures selon les gardes-côtes britanniques. Ils ont alors mené une "intervention d'urgence". Le cargo, battant pavillon portugais, est parti d'Écosse ce lundi soir et devait se rendre à Rotterdam, aux Pays-Bas.

D'après la Royal National Lifeboat Institution (RNLI), plusieurs personnes ont abandonné le navire suite à la collision. 36 personnes ont été évacuées et une personne est toujours portée disparue. Il s'agit d'un des 14 membres du Solong, selon le propriétaire du cargo. Les blessés sont arrivés à terre "à bord de trois bateaux", a indiqué Martyn Boyers, le directeur du port de Grimsby.

Dans la soirée de lundi, les gardes-côtes ont indiqué que "les recherches étaient terminées".

Les circonstances de l'incident restent encore à déterminer. Selon la société Crowley, l'opérateur américain du pétrolier, c'est le "Stena Immaculate qui a été percuté par le porte-conteneurs Solong". Ils précisent que leur navire se trouvait au mouillage au moment de la collision. Le Solong s'est approché depuis le nord à une vitesse de 16 nœuds, soit près de 30 km/h.

La Branche d'investigation des accidents maritimes (MAIB), organisme chargé des enquêtes sur les accidents en transport maritime, a annoncé avoir envoyé une équipe sur place pour procéder à de premières constatations.

• Ce que contenaient les deux navires

Selon le site spécialisé Lloyd's List Intelligence, le cargo transportait une quantité non déterminée d'alcool et quinze conteneurs de cyanure de sodium, un gaz inflammable et très toxique en cas d'inhalation et d'ingestion. Une information qui n'a pas encore été confirmée pour l'heure.

Le média affirme que le cargo Solong transportait 15 tonnes de cyanure de sodium, un composé très toxique. La société Crowley a précisé qu'un réservoir contenant du kérosène a été brisé.

• Une situation environnementale "extrêmement préoccupante"

Via un communiqué, Greenpeace s'est dite "extrêmement préoccupée" par "les multiples risques toxiques" engendrés par cette collision. "Alors que les informations émergent sur ce que les navires transportaient, nous sommes extrêmement préoccupés par les multiples risques toxiques que ces produits chimiques pourraient représenter pour la vie marine", a déclaré Paul Johnston, scientifique des laboratoires de recherche de Greenpeace à l'université d'Exeter.

"Le kérosène qui a pénétré dans l'eau à proximité d'une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines", a-t-il poursuivi.

Tom Webb, maître de conférences en écologie marine et en conservation à l'université de Sheffield, a estimé que "la pollution chimique résultant d'incidents de ce type peut avoir un impact direct sur les oiseaux et peut également avoir des effets à long terme sur la chaîne alimentaire marine".

Cette inquiétude est partagée par les autorités britanniques. Un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a qualifié la situation "d'extrêmement préoccupante". De leur côté, les garde-côtes ont lancé une "évaluation" pour décider des "mesures de lutte contre la pollution probablement nécessaires".

Matthieu Heyman avec AFP