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Trenitalia veut relier Amsterdam, Bruxelles et Berlin en train depuis Paris

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L'opérateur ferroviaire italien veut proposer une ligne à grande vitesse concurrente depuis Paris pour rejoindre Bruxelles, Amsterdam et Berlin.

Trenitalia veut profiter de la libéralisation du marché ferroviaire en Europe. Devenu le premier concurrent de la SNCF sur la grande vitesse en France avec sa liaison entre Paris et Milan, l'opérateur italien souhaiterait désormais proposer des liaisons rapides vers d'autres grandes ville du continent, indique un article du Financial Times.

Bruxelles, Amsterdam et Berlin

"Ferrovie dello Stato Italiane (l'entreprise publique qui détient Trenitalia à 100%, ndlr) veut un service ferroviaire à grande vitesse qui relie Bruxelles, Amsterdam, Paris et éventuellement Berlin pour profiter des règles de l'UE obligeant les pays à autoriser la concurrence sur leurs réseaux à grande vitesse", écrit le quotidien britannique.

Une nouvelle liaison transeuropéenne alors que Trenitalia veut lancer un Paris-Madrid via Barcelone pour la fin 2024.

Le trajet Paris-Bruxelles-Amsterdam" n'est actuellement proposé que par une seule entreprise car ils ont fusionné (Eurostar et Thalys, ndlr)", a déclaré au FT Palasciano Villamagna, dirigeant de Ferrovie dello Stato Italiane.

Enfin, pour le Paris-Berlin, la SNCF et la Deutsche Bahn avaient annoncé en mai 2022 une liaison directe pour la fin 2023, avec un temps de trajet estimé à 7 heures.

Plus de trains pour concurrencer les avions

Depuis juin 2019, les nouvelles règles de l'UE doivent favoriser la concurrence, en particulier pour faire des trains une option plus intéressante pour les voyageurs que les vols court-courriers.

Cette décision vise à élargir le marché, en faisant des trains une option plus compétitive par rapport aux vols court-courriers, dans l'un des changements les plus importants de l'industrie ferroviaire européenne depuis des décennies.

Mais les nouvelles lignes tardent à apparaître, un retard dû à la pandémie de covid, souligne au FT un représentant de la Communauté européenne du rail, le lobby qui regroupe les opérateurs ferroviaires.

Autre problème pointé du doigt: le manque d'infrastructures et des lignes à grande vitesse qui sont encore rares à passer les frontières. Les lignes ont été construites pour desservir les villes à l'intérieur des pays, avec peu de liaisons entre des Etats voisins.

Une étude du cabinet EY publiée cette année estime à 550 milliards d'euros l'investissement nécessaire pour établir un grand réseau ferroviaire rapide à travers l'Europe.

Une offre plus premium chez Trenitalia

La stratégie de Trenitalia serait de proposer une offre premium, avec un niveau de service plus élevé que ses concurrents.

C'est le cas déjà entre Barcelone et Madrid, où l'offre Iryo de l'opérateur italien est en concurrence avec AVE, le service de l'opérateur public espagnol, la Renfe, mais aussi avec Ouigo, la marque économique de la SNCF, et Avlo, son équivalent en Espagne.

Une manière de proposer une offre complémentaire. Pour Palasciano Villamagna, l'idée serait ainsi de persuader des passagers habitués aux liaisons aériennes de passer au train, plutôt que d'aller chercher ceux qui voyagent déjà avec les opérateurs concurrents.

J.B.