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Toulouse-Paris en 3h10: le projet de LGV est sur les rails pour 2032 mais les Régions concernées craignent que l'Etat refuse de payer

Un TGV circulant sur la ligne Paris-Bordeaux, à Courtalain, dans le nord de la France, le 13 septembre 2024 (photo d'illustration).

Un TGV circulant sur la ligne Paris-Bordeaux, à Courtalain, dans le nord de la France, le 13 septembre 2024 (photo d'illustration). - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Les régions de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie demandent à l'Etat de maintenir sa participation financière pour la future ligne grande vitesse devant relier Bordeaux à Toulouse et Dax. 40% du projet doit être assuré par l'Etat, soit environ 6 milliards.

Les régions de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie et quatre autres collectivités du Sud-Ouest ont appelé jeudi l'Etat à tenir "ses engagements financiers" dans le projet de future ligne ferroviaire à grande vitesse devant relier Bordeaux à Toulouse et Dax.

Cette nouvelle infrastructure, évaluée à 14,3 milliards d'euros en 2020, doit être financée à 40% par l'État, 40% par des collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20% par l'Union européenne.

Ce plan de financement a été validé la semaine dernière par la justice administrative après le recours d'opposants, mais selon plusieurs articles de l'Humanité puis des Echos, le gouvernement pourrait, pour des raisons budgétaires, réévaluer son soutien au projet, dont les premiers travaux ont démarré il y a 18 mois.

"Le chantier ne peut être interrompu par une vision comptable et court-termiste", alertent dans un communiqué commun les deux régions, les métropoles de Toulouse et de Bordeaux, et les départements de la Haute-Garonne et des Landes, appelant l'État à tenir "ses engagements financiers".

Un engagement sur 40 ans à hauteur de 0,03% du budget annuel

Pour ces collectivités, la part de l'État dans ce projet financé sur 40 ans représenterait "un investissement dans l'avenir d'environ 140 millions d'euros par an", soit "0,03% de son budget annuel".

"Reculer sur ce projet reviendrait également à priver le territoire d'un financement de l'Union européenne de 3 milliards d'euros, ce qui serait une faute financière et stratégique", mettent également en garde ces collectivités.

La LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3H10, gagnant une heure sur l'itinéraire actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l'Espagne. Si le projet est largement soutenu en Occitanie, quelques collectivités de Nouvelle-Aquitaine s'y opposent, comme la mairie de Bordeaux ou la communauté d'agglomération Pays basque, et certaines ont renoncé à le financer ou voté une contribution plus faible qu'attendu.

Marine Landau