Toujours pas assez rentable, la compagnie allemande Lufthansa est sur le point d'annoncer des milliers de suppressions d'emplois

Selon Reuters, cette coupe sombre pourrait concerner 20% des postes administratifs. La compagnie aérienne allemande emploie 103.000 personnes.

Le géant européen de l'aérien, l'allemand Lufthansa s'apprêterait à annoncer un important plan social, ce lundi lors de sa journée des marchés financiers. Selon Reuters qui s'appuie sur des sources internes, la compagnie prévoit de supprimer "plusieurs milliers d'emplois afin de réduire ses coûts".

Jusqu'à 20% de ses postes administratifs pourraient passer à la trappe au cours des prochaines années. L'opérateur emploie 103.000 personnes dans le monde.

Lufthansa a refusé de commenter ces chiffres. Un chose est sûre, malgré des résultats en hausse au deuxième trimestre 2025, la compagnie aérienne est confrontée à des coûts élevés et, contrairement à d'autres grandes compagnies aériennes européennes, n'a pas encore retrouvé les niveaux de capacité et de productivité de 2019, l'année précédant la crise du coronavirus.

Une marge opérationnelle qui chute

La compagnie cherche toujours à atteindre une rentabilité des ventes de 8%, un objectif qui reste encore lointain, selon le quotidien allemand Handelsblatt. En 2024, le groupe Lufthansa affichait une marge opérationnelle de 4,4% (7,5% en 2023) contre près de 14% pour IAG ou 5% pour Air France-KLM (5,1 %). La compagnie phare, Lufthansa Airlines, a même enregistré des pertes.

Ces suppressions de postes s'inscrivent dans le plan "Turnaround", lancé il y a un peu plus d'un an, avec plus de 700 mesures visant à réduire les coûts et à augmenter les revenus.

Au deuxième trimestre 2025, le groupe Lufthansa (Lufthansa, Brussels Airlines, Austrian Airlines…) a vu son chiffre d’affaires progresser de 3% sur un an à 10,3 milliards d’euros et a fait état d'un EBIT ajusté en hausse de 27% à 871 millions d’euros.

Sur l'année 2024, malgré un chiffre d'affaires record (37,6 milliards d'euros, +6%), l'opérateur a vu son bénéfice net a chuté de 18%, à 1,38 milliard d’euros.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business