Pourquoi la SNCF veut fusionner Thalys et Eurostar

Le rapprochement entre Eurostar et Thalys "a fanchi une nouvelle étape", confirme Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF.
L'opération, appelée "Green Speed" en interne, avait été annoncée en 2019 mais a été "mise entre parenthèses" pendant la crise sanitaire, qui a privé les deux sociétés de leurs voyageurs et les a mises en grande difficulté.
Aujourd'hui, l'opérateur constate une reprise des déplacements en Europe et estime qu'il est temps de remettre en mouvement le projet. Qui répond avant tout à un objectif économique.
"On vise des synergies avec un système homogène de distribution, et un système informatique unique qui répondra aux attentes de la cible principale de ces trains: les professionnels", explique le responsable.
Meilleure optimisation du matériel roulant
"Surtout, on veut profiter d'une meilleure utilisation du matériel roulant", souligne Alain Krakovitch. En effet, les rames Eurostar roulent uniquement vers le Royaume-Uni. A terme, la flotte Eurostar et Thalys circulera uniformément sur les deux réseaux (Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Allemagne).
En s'appuyant sur la marque unique Eurostar: "mais visuellement, cette fusion des marques sera progressive, il y aura encore des trains bleus et des trains rouges", précise le dirigeant qui fait référence à la livrée de l'Eurostar et à celle du Thalys.
Les économies d'échelle seront donc recherchées afin de redresser les comptes des deux filiales de la SNCF grévés par la crise covid.
L'an passé, Thalys a perdu 137 millions d'euros et a obtenu un prêt bancaire de 120 millions d'euros avec une maturité de 4 ans. Cette opération constitue le premier appel au financement externe dans l’histoire de l’entreprise ferroviaire.
Eurostar de son côté a conclu en mai dernier un accord de financement de 250 millions de livres (290 millions d'euros) avec ses actionnaires et ses banques pour éviter la faillite.
Côté calendrier, la Commission européenne devrait être saisie d'ici début 2022 pour des questions de concurrence, avant une mise en oeuvre de la holding au deuxième trimestre 2022.
La mise en oeuvre opérationnelle et commerciale interviendrait environ 2-3 ans plus tard, a précisé SNCF Voyageurs.