Les taxis volants dans le ciel européen en 2024 ou 2025?

Prendre un taxi volant pour se rendre à un rendez-vous ou à l'aéroport... une possibilité digne d'un film d'anticipation ou perspective palpable? La deuxième option semble désormais se dégager.
"Je pense que l'usage commercial des taxis volants pourra débuter en 2024 ou 2025", a ainsi déclaré Patrick Ky, directeur exécutif de l'EASA (agence européenne de la sécurité aérienne) qui a publié les résultats de son étude sur la mobilité aérienne urbaine, indique Reuters.
Il faut dire que les acteurs à s'intéresser à ce marché sont nombreux, que les technologies avancent et deviennent moins coûteuses. De quoi créer un marché de 4,2 milliards d'euros en Europe à l'horizon 2030, estime le régulateur.
Un marché à plus de 4 milliards d'euros en 2030
Et selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman publiée en novembre 2019, le futur marché pourrait représenter plus de 35 milliards de dollars en 2035 dans le monde et concernerait 60 à 90 villes dans le monde, surtout les mégapoles congestionnées d'Asie et d'Amérique.
La plus grande difficulté réside plutôt dans la régulation et la sécurité. Ce travail prendra encore du temps, estime l'EASA qui table sur la distribution des premières homologations en 2024. Mais il faudra également que chaque Etat membre s'harmonise, ce qui ne sera pas une mince affaire tant le sujet est sensible.
La France n'est pas en retard en la matière. Fin 2020, la région Ile-de-France, la RATP et ADP (Aéroports de Paris) lançaient un appel à manifestation d'intérêt afin de lancer une filière française de mobilité aérienne urbaine articulée autour de taxis volants.
La France à la pointe
En tout, 150 candidats de 25 pays ont répondu afin de développer le véhicule, l'infrastructure, les opérations, l'intégration dans l'espace aérien et l'acceptabilité par les riverains de cette nouvelle offre de mobilité.
En début d'année, une trentaine d'acteurs ont été sélectionnés et les choses vont aller vite. Le constructeur allemand Volocopter sera le premier à tester en juin à Pontoise (Val-d'Oise) son véhicule électrique à décollage vertical (eVTOL) baptisé VoloCity, ont annoncé les initiateurs de cette filière.
VoloCity, entièrement électrique, est équipé de 18 moteurs et neuf batteries. Il peut transporter deux personnes dont un pilote. Il vole à 110 km/h, à une altitude de 400 à 500 mètres et avec une autonomie de 35 km. Volocopter serait déjà en discussion avec l'EASA pour obtenir sa précieuse homologation.

Les tests réalisés à partir de juin seront la première étape du développement d'une filière de mobilité aérienne avec pour objectif de pouvoir proposer en 2030 "une offre commerciale" mais avec "un jalon important en 2024", celui de démonstrations à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques, selon Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie, innovation et développement du groupe RATP.
Acceptabilité
"Nous prévoyons que l'Ile-de-France devienne l'un des plus gros marchés en Europe" pour la mobilité aérienne urbaine, a commenté Franck Margain, président de Choose Paris Region.
Reste la question de l'acceptabilité. Est-on prêt à embarquer dans ces engins volants? 600 habitants de six villes (Barcelone, Budapest, Hambourg, Milan, Öresund et Paris) ont été interrogés dans l'étude de l'EASA.
83% des répondants ont un avis positif à l'égard de la mobilité aérienne urbaine et 71% sont prêts à essayer de tels services. Toutefois, les personnes interrogées s'inquiètent quant à la sécurité et au bruit. Sont également exprimées des inquiétudes pour les insectes et les oiseaux ainsi que pour les cyber-attaques.