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Le TGV du futur poursuit ses tests à grande vitesse avant de se lancer en 2024

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Le premier train d’essai de la 5e génération des TGV a rejoint le site des essais de Velim en République Tchèque pour des essais à 200 km/h.

Le nouveau TGV M qui doit commencer à rouler en France à partir de fin 2024 sur le réseau Sud-Est poursuit avec succès sa série de tests en grandeur nature.

Le premier train d’essai de cette 5e génération de TGV a en effet rejoint le site des essais de Velim en République Tchèque en décembre dernier pour une campagne de six mois sur une boucle dédiée et fermée. Une campagne qui accélère puisque pour la première fois, cette 5e génération de TGV a roulé à haute vitesse.

Le TGV M en test à Velim en République tchèque
Le TGV M en test à Velim en République tchèque © Alstom

En quoi consistent ces tests?

"Les objectifs sont de valider le fonctionnement global du train, de lever les risques apparus en phase de conception par rapport aux exigences réglementaires et d’ajuster les modélisations numériques en conséquence. Cette phase se déroule à des vitesses atteignant 200 km/h" explique la SNCF, alors que les précédents tests en France cette fois se faisaient à une vitesse de 30 km/h.

Ainsi, à son arrivée à Velim, le TGV M a débuté ses essais et une montée en vitesse progressive, jusqu’à 200km/h. "Elle a été réalisée avec succès en mois d’une semaine. Un délai très court, bien en dessous des prévisions" souligne l'opérateur.

Des tests de mise au point fonctionnelle ont également démarré: freinage à vide et en charge, essais de pantographe, essais de signalisation (communication entre le train et l’infrastructure au sol)... "Toujours en cours, cette séquence clé vise à s’assurer du respect des exigences en matière de sécurité de l’exploitation ferroviaire" poursuit la SNCF.

C'est une étape importante pour la "certification" de ce nouveau TGV fabriqué par Alstom et commandé à 115 exemplaires par la SNCF.

L'étape suivante sera de reproduire les configurations et contextes que la rame pourra rencontrer tout au long de la vie du train (modes dégradés, conditions météorologiques), points singuliers du réseau.

Ces nouveaux tests seront réalisés sur le réseau national, avec des circulations jusqu’à 320 km/h par un organisme accrédité. Les essais permettront alors d’obtenir l’Autorisation de Mise sur le Marché délivrée par l’ERA (European Railways Agency).

Tests climatiques

Une autre motrice dédiée aux essais climatiques quittera le site Alstom de La Rochelle mi-février pour rejoindre le site de Vienne en Autriche pour des essais climatiques "cruciaux dans le contexte de réchauffement / dérèglement climatique actuel". Il s'agira par exemple de tester la résistance du train face à des vents de 160 km/h ou à un ensoleillement massif.

Ensuite, sur une longue période précédant la mise en exploitation commerciale, plusieurs rames circuleront sur l’ensemble du réseau national au printemps afin d’éprouver la fiabilité du train dans les conditions réelles d’exploitation.

Toutes les fonctions seront testées, en particulier celles relatives au confort des voyageurs. Ces essais seront aussi l’occasion pour les conducteurs et les chefs de bord de se familiariser avec ce nouveau train.

Au terme de l’ensemble de ces essais, le TGV M aura bénéficié de 350 semaines d’essais cumulées et aura parcouru plus d’un million de kilomètres avant que le premier client monte à bord fin 2024 si tout va bien pour se rendre à Lyon, Marseille ou Nice.

TGV M: modulaire et économe
Le TGV M n'est pas un TGV classique revu et corrigé, mais bien un tout nouveau train. Le constructeur Alstom est parti d’une page blanche à tous les niveaux.

La lettre "M" signifie d’abord modularité, avec la possibilité d’ajuster le nombre de voitures à la demande au plus près des besoins du marché.

Ce train offre 20% de capacités en plus, soit 740 places maximum au lieu de 634 dans une rame classique à travers une voiture en plus (9 au lieu de 8) essentiellement grâce à une motrice bien plus compacte que les précédentes générations. Mais ce TGV pourra rouler avec 7, 8 ou 9 voitures, ce qui constitue une première.

La SNCF met également en avant la sobriété énergétique de ce nouveau TGV. Son nouveau design qui tranche avec les modèles existants avec un nez rallongé de 2,6 mètres pour plus d’aérodynamisme doit permettre aux futurs trains d'économiser 20% d'énergie et d’émettre 32% de CO2 en moins promet Alstom.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business