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Le secteur du transport routier cherche "entre 40.000 et 50.000 candidats"

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Les pénuries de main d'œuvre se font sentir dans les entreprises du transport qui peinent toujours pour recruter. Leur fédération nationale tire à nouveau la sonnette d'alarme.

Malgré un taux de chômage de près de 8% en France, une entreprise sur deux a des difficultés pour recruter des chauffeurs routiers. La profession fait même partie, selon la Dares (qui produit des études pour le ministère du Travail), des 30 métiers les plus en tension.

"On recherche entre 40.000 et 50.000 candidats", tranche d'emblée Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), invitée sur le plateau de BFM Business. ce jeudi Beaucoup de conducteurs mais aussi d'autres postes: des exploitants, des caristes…

"C'est un problème que nous avons depuis un certain temps. Depuis une première reprise en 2017, on recherchait 25.000 personnes, et cela s'aggrave" indique-t-elle.

En cause, d'abord, la reprise économique, très vive, qui nécessite des niveaux de livraisons soutenus et donc des recrutements massifs.

On recrute "à n'importe quel âge"

Parallèlement, le secteur doit faire face à une vague naturelle de départs en retraite. Les chauffeurs peuvent y prétendre dès 57 ans. Or la pyramide des âges est actuellement plutôt défavorable...

Le secteur promet pourtant de recruter "à n'importe quel âge et quel que soit le niveau de diplôme", assure Florence Berthelot. "Il y a des postes pour absolument tout le monde", d'autant que la filière propose un système de formation très complet.

Plus largement, l'image de la profession n'est pas toujours positive: rémunération peu attractive, de longs déplacements, seul, loin du domicile avec des difficultés pour se reposer ou se restaurer le long des routes… Autant de facteurs qui peuvent décourager les vocations.

Mais les entreprises font des efforts. "Aujourd'hui quand vous rentrez dans ce métier, vous touchez, selon les entreprises, 2000 euros bruts auquel vous rajoutez des frais de déplacements" explique Florence Berthelot. D'autant "qu'il y a autant de transport que de flux de transport" poursuit-elle. "Il peut y avoir de la livraison à domicile, de la livraison longue distance, du BtoB, du BtoC… chacun peut y trouver son compte et les entreprises s'adaptent énormément aux attentes des candidats."

Une filière en pleine transition énergétique

Dernier facteur, l'image du secteur, notamment son impact environnemental. "Une certaine parole publique ne favorise pas l'image du transport routier" glisse Florence Berthelot qui assure que la filière "pollue beaucoup moins que ce qu'on imagine".

"On est en pleine transition énergétique" explique-t-elle avec le passage du diesel au gaz naturel, avant l'arrivée de l'hydrogène.

Mais la transition est longue: 600.000 camions circulent chaque jour en France.

Fin mars, Elisabeth Borne a confié à l’inspecteur général des affaires sociales Philippe Dole une mission pour résorber les métiers en tension. Les premiers retours sont attendus cet automne.

Thomas Leroy avec Jean-Baptiste Huet