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Grève SNCF: deux syndicats maintiennent leur préavis, le PDG met la priorité sur "les trains qui vont aux vacances de neige"

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Invité de la matinale de RTL ce mardi, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a rappelé les récentes mesures en faveur des contrôleurs alors que deux syndicats maintiennent un préavis de grève de jeudi soir à lundi.

"Ce n'est pas parce qu'on a la capacité de gêner les Français qu'on devrait obtenir plus." Invité au micro de RTL mardi matin, Jean-Pierre Farandou a mis l'accent sur "la cohérence et l'unité sociale" dans les rangs de la SNCF, rappelant que "ce que je donne aux contrôleurs, il faut que je puisse le donner à tous les cheminots, sinon c'est inégal."

A l'issue d'un nouveau round de négociations avec les syndicats lundi soir, deux organisations ont maintenu leur préavis de grève à partir de jeudi soir et jusqu'à lundi, à savoir SUD-Rail et la CGT qui représentent 60% des contrôleurs. Deux autres organisations ont levé leur préavis, a précisé Jean-Pierre Farandou sur RTL.

"La rémunération mensuelle moyenne a augmenté de 20% en trois ans"

S'il reconnaît qu'il n'est pas "anormal" que les contrôleurs demandent une hausse de leur rémunération, Jean-Pierre Farandou insiste sur le fait qu'il a largement accédé à cette requête au cours des dernières années. "Depuis trois ans, on a augmenté la masse salariale de 500 millions d'euros par an soit un milliard et demi. Pour les contrôleurs comme les autres cheminots, la rémunération mensuelle moyenne a augmenté de 20% en trois ans, ce qui est beaucoup plus que l'inflation", détaille le PDG de la SNCF.

"Depuis deux ans, la rémunération moyenne des contrôleurs a augmenté de 500 euros par mois", ajoute ce dernier.

Jean-Pierre Farandou rappelle également les dernières mesures annoncées "pour les cheminots et dont les contrôleurs vont bénéficier": 800 euros sous forme de primes de résultat, un relèvement de l'indemnité de résidence pour aider les cheminots à se loger jusqu'à 100 euros plancher par mois en Île-de-France, 3.000 promotions supplémentaires, 1.100 emplois supplémentaires dont 200 pour les contrôleurs.

"150 à 200 euros par mois, c'est 7% en plus par mois en plus des 4,6% qu'on a déjà accordés, a-t-il répondu aux revendications des syndicats. L'argent qu'on met là, on ne le met pas pour acheter des TGV. On a aussi recruté 17.000 personnes en CDI. C'est compliqué de dire "oui" à tout."

Pas de menace sur les week-ends suivants pour l'instant

Si le plan de transports adapté ne sera connu que mercredi, Jean-Pierre Farandou a donné quelques axes de priorité. "Toutes les villes françaises seront desservies [...] On va essayer de faire tous les trains qui vont aux vacances de neige dans les Alpes et les Pyrénées et Alpes et on maintient notre offre 'Juniors et compagnie'." Au sujet d'une prolongation du mouvement de grève sur la période des vacances, le PDG de l'entreprise affirme ne pas avoir "d'informations qui menaceraient les week-ends prochains".

"Si j'arrive à convaincre un contrôleur de ne pas faire grève, c'est 500 Français en plus qui peuvent partir en vacances", a répété à plusieurs fois Jean-Pierre Farandou.

Enfin, le patron de l'entreprise a répondu à la polémique qui enfle depuis plusieurs jours sur la hausse des tarifs des TGV. "Le prix des TGV, on me dit toujours que c'est trop cher, a-t-il ironisé. Il y a aussi des prix qui ne sont pas chers, on a essayé de geler les prix des trains Ouigo par exemple. C'est presque 40% des trajets qui n'augmentent pas et les autres qui augmentent de 2,5%, c'est moins que l'inflation alors que nos coûts augmentent plus. Le TGV est là pour amener la puissance économique dont on a besoin pour les salaires, les investissements et l'emploi."

Timothée Talbi