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Grève dans le secteur aérien: les programmes des principales compagnies françaises pas affectés

Boeing 777-300ER d'Air France

Boeing 777-300ER d'Air France - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Plusieurs organisations représentant les salariés du secteur aérien ont appelé leurs membres à se mobiliser jeudi pour protester contre le projet gouvernemental d'alourdir d'un milliard d'euros la fiscalité du transport aérien dans le projet de loi de finances pour 2025.

Les principales compagnies aériennes françaises ne s'attendent pas à des perturbations de leurs programmes de vol jeudi malgré un appel à la mobilisation des syndicats de personnels navigants, ont indiqué mardi leurs dirigeants.

"On devrait être capables de transporter tous les clients" ayant prévu de voyager, a déclaré le directeur général adjoint et secrétaire général d'Air France-KLM, Alexandre Boissy, lors d'une conférence de presse de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), à l'unisson de responsables d'Air Caraïbes, French Bee et Corsair.

"Air France prévoit d'assurer la totalité de son programme de vols et de transporter l'ensemble de ses clients réservés sur cette journée" de jeudi, a confirmé en début de soirée mardi le transporteur.

"Pour Corsair, nous ne prévoyons pas de perturbations au titre de cette grève", a de son côté déclaré le PDG de cette compagnie, Pascal de Izaguirre, par ailleurs président en exercice de la Fnam, qui rassemble le secteur aérien français.

Vers un alourdissement de la fiscalité du transport aérien

Plusieurs organisations représentant les salariés du secteur aérien, dont le puissant Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), ont appelé leurs membres à se mobiliser jeudi pour protester contre le projet gouvernemental d'alourdir d'un milliard d'euros la fiscalité du transport aérien dans le projet de loi de finances pour 2025.

"Pour Air Caraïbes et French Bee, on ne prévoit pas non plus de modifications ou d'impact sur notre programme", a souligné pour sa part Christine Ourmières-Widener, patronne de ces compagnies du groupe français Dubreuil.

Ce pronostic de conséquences "limitées" est aussi valable "pour d'autres entreprises (aériennes en France) qui ne sont pas aujourd'hui autour de cette table", a affirmé Pascal de Izaguirre.

C'est le cas de la low-cost EasyJet qui ne prévoit "aucune annulation", selon une porte-parole. Même son de cloche du côté de la compagnie Air Austral, basée à la Réunion.

Une mesure défendue par le ministre des Transports

Outre le SNPL, plusieurs autres syndicats du secteur - UNSA transport, UNSA PNC, CFE-CGC FNEMA, UNAC, SNPNC-FO et FEETS-FO - ont annoncé qu'ils appelaient "tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation mortifère pour les emplois devant l'Assemblée nationale le 14 novembre".

"Ce projet est une attaque sans précédent sur le secteur de l'aérien en France, ses emplois, sa compétitivité et sa pérennité", dénoncent-ils.

Les députés, qui examinent le projet de budget 2025, ont approuvé vendredi l'alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien proposé par le gouvernement, en limitant toutefois sa durée à un an et en excluant du dispositif l'outre-mer et la Corse.

Cet amendement, censé alourdir d'un milliard d'euros la fiscalité du transport aérien avec entrée en vigueur le 1er janvier 2025, a été rejeté avec le reste de la partie "recettes" du projet de loi de finances par l'Assemblée nationale mardi soir, le gouvernement se tournant désormais vers le Sénat.

Dimanche, le ministre des Transports François Durovray a défendu cet alourdissement fiscal sur France Info: "Cette taxe, elle a à la fois une vertu de contribution au rétablissement des comptes de l'Etat, mais aussi une visée environnementale" du fait des émissions carbone de l'aviation.

H.G. avec AFP