Bus électriques: le chinois BYD jette l'éponge en France et ferme son usine de Beauvais

Mastodonte des bus et voitures électriques en Chine, BYD a déjà engrangé en Europe des commandes pour 1200 bus électriques, dans près de soixante villes et une dizaine de pays. - BYD
L'ouverture à la concurrence dans le domaine des transports publics aiguise les appétits, notamment d'entreprises étrangères. Mais le succès n'est pas toujours au rendez-vous face à la puissance des acteurs en place.
Dans le ferroviaire par exemple, l'italien Trenitalia s'est cassé les dents avec Thello dans le sud de la France (même s'il prépare son retour avec une offre à grande vitesse) tandis que dans les bus électriques, le chinois BYD (Build Your Dreams) a décidé de jeter l'éponge en fermant "d'ici la fin de l'année" son usine près de Beauvais.
La firme avait ouvert cette unité de production il y a moins de trois ans sur un ancien site de Michelin afin de profiter des nombreux appels d'offre en France pour le renouvellement des bus urbains dans le cadre de la transition écologique.
Rappelons en effet que la loi sur la transition énergétique impose aux territoires de disposer de flottes propres à l’horizon 2025.
Un groupe pesant 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires
BYD avait de fortes ambitions en visant à terme un effectif de 1000 personnes et avait reçu le soutien des élus locaux qui y voyaient un levier de réindustrialisation dans le département de l’Oise.
Cette firme est loin d'être un petit acteur: fabricant de voitures et de batteries électriques, de bus et de cars, c'est un géant qui revendique un chiffre d'affaires de plus de 20 milliards d'euros en 2020.
Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Seules 30 personnes ont été recrutées et 30 bus électriques sont sortis des lignes de production.
Le groupe, qui risque de perdre environ 10 millions d'euros dans cette affaire (aucune subvention publique n'a été versée), avait pourtant des atouts à faire valoir.
Quelques "petits" contrats
En Europe, BYD a remporté d'importants contrats de renouvellement de bus, notamment en Suède, en Roumanie et aux Pays-Bas. Autant de pays "servis" par une nouvelle usine bâtie en Hongrie.
En France par contre, des échecs répétés lors des appels d'offre a précipité la décision de stopper les frais. BYD a notamment concentré ses efforts sur le marché francilien (800 bus de la RATP) mais a été battu par des groupes européens (Bluebus, une filiale de Bolloré, l'italien Iveco et l'espagnol Irizar). Ailleurs, quelques collectivités ont signé avec BYD (Beauvais, Dunkerque ou Orléans) mais pour des volumes trop restreints par rapport au plan de marche initial.
Sur les 30 salariés recrutés, une dizaine d'entre eux travaillent encore sur le site. Selon Les Echos, ils seront licenciés mais BYD promet que des solutions de reclassement sont à l'étude dans diverses entreprises de la région. Le site de 30.000 mètres carrés sera quant à lui vendu.