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Appels à la grève chez Ryanair et Volotea

Le terminal 2E de l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, le 12 mai 2020

Le terminal 2E de l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, le 12 mai 2020 - ERIC PIERMONT © 2019 AFP

Pour la première, les syndicats français appellent à un arrêt de travail le samedi 16 avril. Pour la seconde, les préavis sont déposés pour les week-ends du 15 au 18 avril et du 23 au 24 avril.

Avis de tempête sociale sur les compagnies aériennes low-cost européennes. Plusieurs préavis de grève ont ainsi été déposés chez Malta Air (Ryanair) et Volotea en France.

Pour la première, le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) appelle les pilotes des bases françaises de Marseille, Toulouse, Bordeaux et Beauvais à arrêter le travail le samedi 16 avril. En cause, le "refus de dialoguer de la direction depuis maintenant quatre mois".

Le SNPL souhaite "normaliser les conditions de travail des pilotes employés par Malta Air sur les bases françaises" avec le rétablissement "des salaires et des droits à congés, ainsi que l’application d’obligations légales par Ryanair, notamment quant au calcul de la rémunération des heures supplémentaires ou au respect des règles de limitation de temps de vol".

Double discours

Pour la seconde, les préavis sont déposés pour les week-ends du 15 au 18 avril et du 23 au 24 avril. Dans un communiqué, le SNPL se dit "interpellé par le double discours tenu par la direction" de la compagnie low cost espagnole "pour qui tout apparaît aussi rose que sa livrée dans ses multiples communications externes" mais qui exige de "gros efforts aux salariés" tout en refusant un "dialogue social digne de ce nom".

Le syndicat dénonce la volonté de la compagnie d'"imposer à ses pilotes une baisse de rémunération". Et de rappeler que les navigants "sont parmi les moins bien rémunérés du marché, ce qui est inacceptable et intenable".

Rappelons que près de 350.000 euros d'amendes ont été requises contre Volotea et son DRH mardi devant le tribunal de police de Nantes, où ils ont comparu pour infraction à la durée légale du temps de travail.

Infraction à la durée du temps de travail

Entre avril et septembre 2018, l'Inspection du travail avait relevé 76 infractions à la durée maximale de temps de vol de pilotes et personnel navigant basés à l'aéroport de Nantes-Atlantique.

Elle avait également noté, au cours du mois de juillet 2018, 89 infractions au temps d'arrêt consécutif au temps de vol.

A la barre, l'inspectrice du travail en charge du dossier a affirmé que certains commandants de bord avaient "peur pour la sécurité des vols" et s'étaient plaints auprès d'elle de "conditions de vol dégradées".

"J'ai contrôlé d'autres compagnies aériennes, je n'ai jamais vu de temps de vol aussi importants que chez Volotea", a affirmé Loéva Boudigou.

Lors de l'audience, les avocats de la compagnie aérienne et du DRH ont plaidé l'"erreur de droit", commise de "bonne foi".

En septembre, Volotea avait été condamnée à une amende de 200.000 euros pour "travail dissimulé" pour avoir rémunéré en Espagne des pilotes qui travaillaient en réalité à Bordeaux. La compagnie aérienne a fait appel de cette condamnation.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business