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Toujours moins de levées de fonds: les start-up font grise mine depuis le début de l'année

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Selon les données du cabinet EY, les start-up françaises ont levé un peu plus d'1,9 milliard d'euros entre janvier et mars. Un chiffre en baisse de 3% par rapport au premier trimestre 2024.

Dans la jungle des start-up, l'arbre qui cache la forêt s'appelle Pigment. La jeune pousse française, spécialisée dans l'édition de logiciels de planification financière, a annoncé mercredi une levée de fonds de 145 millions d'euros. Une opération d'ampleur qui fait figure d'exception dans un contexte toujours aussi difficile pour le financement des start-up tricolores.

Après les sommets atteints post-Covid, les levées de fonds avaient déjà drastiquement ralenti en 2023. Et le premier trimestre 2024 ne sera pas celui du rebond. Selon les données recueillies par le cabinet EY, les start-up françaises ont levé un peu plus d'1,856 milliard d'euros entre janvier et mars. Un chiffre en baisse de 5% par rapport au premier trimestre de l'année dernière.

Franck Sebag, associé chez EY - 11/01
Franck Sebag, associé chez EY - 11/01
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"Les grosses start-up se sont mises à la diète"

Or, les trois premiers mois de l'année 2023 n'étaient déjà pas un grand cru. À l'époque, les start-up avaient levé 1,964 milliard d'euros levés à l'époque, un montant plus de deux fois inférieur à celui du premier trimestre 2022 (4,7 milliards). Et la tendance ne s'était pas inversée par la suite. Sur l'ensemble de l'année dernière, les levées de fonds ont atteint 8,3 milliards d'euros au total, en baisse de quasiment 40% par rapport à 2022.

En nombre d'opérations, on reste également sur une tendance baissière en ce début d'année: 207 levées de fonds en 2022, puis 187 en 2023 et seulement 183 sur le début de 2024. "Il y a un seuil à 50 millions d'euros. Au-delà de ce seuil, les levées de fonds ont baissé de 50% en valeur et en volume en 2023", notait Franck Sebag, associé chez EY, sur BFM Business, en janvier.

"Les valorisations baissent et l'argent se fait plus rare donc les grosses start-up se sont mises à la diète pour utiliser leurs fonds de manière plus efficiente. Il y a une forme d'attentisme", analyse-t-il.

Après deux années d'euphorie, portées par les taux bas et le rebond post-Covid, les financements ont donc largement chuté pour la French Tech.

Pigment a multiplié ses revenus par trois en 2023

Cette levée de fonds de 145 millions d'euros réalisée par Pigment arrive donc à contre-courant. Mais la start-up a déjà une forte dimension internationale puisqu'elle réalise 40% de son chiffre d'affaires aux États-Unis. Où elle possède des bureaux comme à Paris et à Londres.

"Pigment a multiplié ses revenus récurrents annuels par trois en 2023 dans le monde et par quatre aux États-Unis", précise l'entreprise dans un communiqué.
Eléonore Crespo, cofondatrice et présidente de Pigment - 30/09
Eléonore Crespo, cofondatrice et présidente de Pigment - 30/09
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La co-fondatrice de Pigment, Éléonore Crespo, avait été récompensée du BFM Award de la révélation de l'année en décembre, distinction qui récompensait une année d'exception, marquée par une levée de fonds de 88 millions d'euros et qui a vu la dirigeante être la première femme à intégrer le Next40.

"Grâce au soutien de nos investisseurs, nous serons en mesure de maintenir notre trajectoire ambitieuse. Nous sommes fiers de la confiance qu'ils placent dans Pigment et nous nous réjouissons de travailler à leurs côtés pour cette prochaine étape de développement", indique-t-elle jeudi.

La levée de fonds a été menée auprès des investisseurs existants, dont IVP, Meritech et Felix Capital. Sandberg Bernthal Venture Partners fait son entrée au capital.

Clément Lesaffre avec Raphaël Couderc