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Stellantis: Carlos Tavares face aux syndicats français

Le directeur général de Stellantis rencontre quatre syndicats français du groupe ce lundi

Le directeur général de Stellantis rencontre quatre syndicats français du groupe ce lundi - Sébastien Bozon / AFP

Le directeur général de Stellantis rencontre quatre syndicats français du groupe ce lundi.

Après avoir rencontré les syndicats italiens fin janvier, Carlos Tavares s’entretiendra ce lundi avec les organisations syndicales françaises. Ce sera leur première rencontre après l’officialisation de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler créant la marque Stellantis. Et comme en Italie dans les usines Fiat, le directeur général du nouvel ensemble va devoir rassurer les salariés.

"Nous avons besoin d’y voir plus clair"

Objectif de cette entrevue: comprendre la stratégie du groupe Stellantis. Car encore aujourd’hui, Carlos Tavares n’a pas dévoilé le rôle du groupe français dans la fusion. "On espère avoir un éclaircissement sur la répartition du travail au sein de Stellantis", nous dit Olivier Lefebvre, délégué syndical central FO PSA.

On va tout faire pour mettre en avant les sites français. Car maintenant que Stellantis est dans les étoiles, il ne faut pas oublier la planète France", poursuit-il.

Les organisations syndicales craignent qu’avec la fusion, le savoir-faire français soit transféré vers les sites italiens. Notamment en ce qui concerne les postes de R&D et les fonctions supports du groupe. "Face à la surcapacité de production en Italie, Carlos Tavares a deux options: soit il réduit la taille des usines italiennes, soit il les remplit au détriment d’autres sites. C’est là-dessus que nous avons besoin d’être d’y voir plus clair", conclut Olivier Lefebvre.

"Nous ne prévoyons pas de fermetures d’usines"

Du côté de la direction, le directeur général de Stellantis l’a déjà annoncé lors de sa conférence de presse en janvier dernier. "Nous ne prévoyons pas de fermetures d’usines avec la fusion". Un postulat qui n’a pas changé depuis.

Pour autant, le groupe a annoncé fin février, le transfert de la fabrication du moteur EP prévu dans l’usine PSA de Douvrin, vers le site d’Opel de Szentgotthard en Hongrie. Un choix qui inquiète les syndicats. "C’est incompréhensible" pour Christine Virassamy, déléguée syndicale centrale CFDT Stellantis.

En décembre, la direction communiquait sur l’attribution de ce moteur à Douvrin, fière de l’accélération sur la transition énergétique. Et jeudi 25 février, on découvre le transfert de ce moteur vers la Hongrie. Cela montre le niveau du dialogue social, on a vraiment été devant le fait accompli."
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Un choix d’autant plus inquiétant qu’il ne reste sur le site de Douvrin que les moteurs diesels DVR et les moteurs essences EB, voués à disparaître en 2022. Selon les organisations syndicales aucune stratégie à court terme n’a été prévu pour cette usine et 315 postes pourraient être supprimés.

Contacté, Stellantis nous indique que ce transfert d’activité n’est pas en lien avec la fusion. Les emplois seront sauvegardés grâce à la création d’une usine de batterie à Douvrin par ACC, la coentreprise fondée par PSA et Saft, filiale de Total, en 2023. Une date qui correspondrait avec l’arrêt des moteurs actuellement conçus dans le site du Pas-de-Calais.

"Le risque d’un mouvement social est latent"

D’autant plus que le climat est déjà tendu dans les usines. Les sites de production tournent à plein régime. La demande est telle que les salariés sont très sollicités: heures supplémentaires, travail le samedi… Certes, PSA va verser une prime d’intéressement de 3000 euros brut minimum à ses employés grâce à ses bons résultats l’année dernière. Mais pour Christine Virassamy, les augmentations de salaires ne suivent pas. "Les salariés sont très amers face au manque de reconnaissance. Le risque d’un mouvement social est latent".

Julien Rizzo