Sophie Bellon (Sodexo) sur les quotas de femmes: "forcer les choses n'est pas la meilleure solution"

Pour lutter contre le plafond de verre, une proposition de loi LREM entend imposer des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises. Le texte sera déposé ce lundi à l'Assemblée nationale. Une date symbolique qui coïncide avec la Journée internationale des droits des femmes.
En matière d'égalité, certaines entreprises sont meilleures élèves que d'autre. Chez Sodexo, 1er employeur privé français dans le monde avec 420.000 employés, un travail important a été mené.
"Il y a dix ans, on était à 22% de femmes au conseil d'administration alors qu'on est à 60% aujourd'hui, on était à 20% pour les top 200 quand on est à 40% aujourd'hui", détaille sur notre antenne Sophie Bellon, présidente du Conseil d'Administration de Sodexo.
"Donner du temps" aux outils existants
Sur la notion de quotas portée par la proposition de loi LREM, Sophie Bellon se montre prudente. "J'étais pour les quotas dans les conseils d’administration [la loi Copé-Zimmermann de 2011 a fixé un quota de 40% de femmes dans les conseils d'administration à l'horizon 2017]. Mais je ne le suis pas dans les comités exécutifs et dans les comités de direction", argue Sophie Bellon, invitée ce lundi de l'émission Good Morning Business.
Selon elle, des outils existent déjà dans le code Afep-Medef ou encore l'index Pénicaud créé il y a deux ans. "Il faudrait peut-être donner du temps à ces outils. Vouloir forcer les choses pour moi ce n’est pas la meilleure solution", affirme Sophie Bellon.
Avoir une "politique volontariste"
"Ce qui est important c'est d'avoir une politique volontariste au plus haut de l'organisation et qu'elle soit connue et portée par tous", défend Sophie Bellon.
Chez Sodexo, un comité a été créé il y a dix ans, composé d'hommes et de femmes, pour formuler des recommandations pour promouvoir la mixité. Ce qui passe notamment par la manière de recruter.
"Quand vous faites des recrutements avec un chasseur de tête, très souvent on vous dit que pour tel ou tel poste, ce n'est pas possible de trouver une femme. Alors on leur dit qu'on travaillera avec quelqu'un d'autre. [...] C'est une exigence au quotidien. Il faut lutter contre les idées reçues", témoigne Sophie Bellon