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Référendum ADP: 1,09 million de signatures  validées à l'issue de la consultation

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- - Eric Piermont AFP

La consultation publique sur la privatisation d'ADP n'a pas réuni le nombre de signatures nécessaire pour déclencher un référendum, à savoir 4,7 millions. Le gouvernement a néanmoins fait savoir que la question de la privatisation "ne saurait se poser dans l'immédiat compte tenu des conditions".

Le Conseil constitutionnel a validé 1.090.570 soutiens au projet de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris à la fin de la période de recueil de signatures ouverte il y a neuf mois, ont annoncé ce vendredi les "sages" dans un communiqué.

Le chiffre du dernier pointage reste insuffisant pour enclencher le RIP sur ADP qui, pour être validé, exigeait le soutien de 4,7 millions de citoyens soit 10% du corps électoral. Le précédent pointage du 4 mars faisait état d'un chiffre supérieur, 1.116.000 signatures, mais il prenait en compte les soutiens déposés et non validés, a précisé à l'AFP le Conseil constitutionnel. 

Le relevé tient compte du retrait de quelque 25.500 doublons et autres signatures non-conformes. Mais il peut encore évoluer à la marge, les "sages" disposant encore de dix jours supplémentaires pour étudier d'éventuels nouvelles contestations sur les opérations. La décision finale sera rendue le 26 mars. 

Le gouvernement met son projet de côté

Si ce résultat lève le dernier obstacle juridique à la privatisation d'ADP, le gouvernement a fait savoir dès mercredi que cette question "ne saurait se poser dans l'immédiat compte tenu des conditions" actuelles du marché dues à la crise du coronavirus. "Nous serions un bien mauvais gestionnaire si nous faisions le choix immédiat de céder les actifs et participations de l'État dans ADP", a expliqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Le projet du gouvernement était initialement d'investir notamment le produit des cessions d'actifs d'ADP en obligations d'État rapportant 250 millions d'euros par an pour financer des projets innovants. Mais depuis, la crise du Coronavirus a modifié la donne, frappant de plein fouet le transport aérien, les compagnies et les aéroports subissant à la fois les mesures de confinement, la prudence des vacanciers et les annulations de déplacements professionnels.

Dans le même temps, la panique a gagné les marchés boursiers où certaines Bourses ont vécu jeudi leur pire séance depuis octobre 1987. La mise en sommeil de la privatisation d'ADP a été bien accueillie par les oppositions qui s'était mobilisées (250 députés et sénateurs de tous bords) pour obtenir l'annulation de la privatisation du groupe aéroportuaire français dans lequel l'État détient 50,63% des parts. 

Vinci, déjà actionnaire à hauteur de 8%, était sur les rangs pour accroître ses parts dans l'un des principaux acteurs mondiaux, qui a dégagé un bénéfice net de 588 millions d'euros en 2019. Mais désormais, certains misent sur un enterrement pur et simple du projet gouvernemental controversé. 

P.L avec AFP