Quelle indemnisation pour les entreprises françaises qui travaillent avec l'Ukraine et la Russie?

Elles risquent d'en avoir pour leur frais. Parmi les entreprises françaises qui travaillent avec la Russie et l'Ukraine, beaucoup ne sont pas assurées. Et celles qui le sont risquent de ne pas être totalement indemnisées des pertes liées au conflit entre les deux pays.
Les entreprises tricolores qui travaillent en Ukraine ne sont quasiment jamais assurées. Et pour cause, les assureurs crédits sont rares à apporter leur garantie alors que le pays est considéré comme risqué depuis longtemps. Pour les rares entreprises qui disposent malgré tout d'une couverture, encore faut-il qu'elles aient souscrit la garantie risque de guerre pour être remboursées. Dans ce contexte, la plupart de celles qui travaillent avec l'Ukraine ont pris l'habitude de se faire payer dès la livraison, ce qui devrait limiter la facture.
Les entreprises qui travaillent avec la Russie sont beaucoup plus souvent assurées. Selon nos informations, le montant total des garanties apportées là-bas par les assureurs crédits français avoisinnent les 2 milliards d'euros. Elles seront donc remboursées dans de nombreux cas si l'un de leurs clients russes -à condition qu'ils ne soient pas visés par les sanctions- fait défaut, ou encore s'il est dans l'incapacité technique de payer parce que sa banque a été coupée du système de messagerie Swift.
Pour les assureurs en revanche, impossible d'indemniser les transactions visées par des sanctions occidentales, au risque d'écoper de lourdes amendes. Beaucoup d'entreprises, pourtant assurées, pourraient donc encaisser des pertes.
Les sanctions, inquiétude numéro 1 des assureurs crédits privés
Selon les estimations d'Euler-Hermès (assureur crédit numéro en France), seules 15 à 20% des entreprises françaises sont couvertes par une assurance-crédit avec de grosses disparités en fonction de la taille. Ce sont essentiellement les multinationales, les grosses PME et les ETI.
Les sanctions sont aujourd'hui l'inquiétude numéro 1 des assureurs crédits privés. Ils ne peuvent pas se permettre de couvrir les impayés sur des transactions visées par les sanctions. Les textes évoluent en permanence. Ils sont aujourd'hui obligés de regarder au cas par cas: "Nos clients, pourtant assurés vont se tourner vers nous mais on ne pourra rien faire" dit le patron de l'un des plus gros assureurs crédits en France