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Quand un environnement numérique médiocre pousse les salariés à démissionner

Selon une étude mondiale du cabinet Vanson Bourne, ce phénomène touche une partie non négligeable des jeunes salariés.

Désormais, les entreprises doivent multiplier les incitations pour convaincre les talents de les rejoindre, ou pour tenter de les retenir. Car le rapport de force a changé avec des pénuries de compétences dans un large éventail de secteurs et de fonctions.

On sait que l'introduction du télétravail, le respect de la vie personnelle et les engagements sociétaux des entreprises sont des facteurs pris de plus zen plus en compte par les candidats ou les salariés en poste. Un environnement numérique de qualité (équipement informatique, applications...) devient également un argument de poids pour convaincre ou retenir. C'est l'une des conclusions d'une vaste étude* mondiale menée par le cabinet d'études Vanson Bourne pour Nexthink.

Troisième cause de burn-out

Ainsi, 42% des collaborateurs estiment que la qualité de l’environnement de travail influence leurs recommandations sur l'entreprise qui les emploie. Pire, 28% des salariés entre 25 et 34 ans disent qu'ils pourraient quitter leur emploi à cause d’une mauvaise expérience numérique. Ce chiffre tombe néanmoins à 24% pour les 35-44 ans, et à 15% pour les 45-54 ans.

Selon une autre étude du cabinet, les responsables RH (ressources humaines) et IT (service technique) considèrent la piètre qualité des services technologiques comme la troisième cause de burnout ou de départ après la rémunération/perspectives d'éveolution et la culture d'entreprise toxique.

"Tout comme l’engagement des employés peut créer un effet d’entraînement positif sur l’entreprise, les déboires informatiques de ces derniers peuvent faire pencher la balance dans l’autre sens. Quand la technologie n’est pas à la hauteur, elle perturbe, distrait et décourage les talents mêmes les plus motivés. Or, des effectifs désengagés engendrent des pertes de productivité qui se chiffrent en milliards de dollars, l’organisation américaine Gallup faisant même état de pertes de 7 trillions de dollars par an au niveau mondial en raison du désengagement des collaborateurs", peut-on lire.

Les problèmes dans les logiciels et la connectivité en tête de liste

Il faut dire que 40% des salariés interrogés estiment souffrir au moins une fois par semaine d'un problème technique qui les empêche de travailler. Le plus souvent, il s'agit de soucis liés à des logiciels (36% des sondés) ou de connectivité (36%) ou encore de matériel (18%).

Comme l’ont avancé d’autres études, les collaborateurs peuvent mettre près de 25 minutes à regagner leur concentration après une interruption.

Et le salarié n'est pas le seul à en souffrir puisque 30% des employés interrogés disent avoir été mis "souvent ou parfois" dans l'embarras vis-à-vis de clients ou partenaires à cause de pannes techniques. Une présentation qui plante au pire moment n'est évidemment pas le meilleur argument pour convaincre.

*: Vanson Bourne a interrogé 1000 salariés dont 400 aux Etats-Unis, 200 au Royaume-Uni, 200 en France et 200 en Allemagne au sein de 750 entreprises de 1000 à 4999 collaborateurs et 750 entreprises comptant plus de 5000 salariés.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business