Partage de la valeur: pour Marylise Léon, la CFDT "voit le verre à moitié plein quand la CGT le voit à moitié vide"

Le projet de loi sur le "partage de la valeur" débarque à l'Assemblée nationale. Le texte, né d'un accord entre le patronat et les syndicats, entérine l'extension de dispositifs comme l'intéressement, la participation ou les "primes Macron" à toutes les entreprises de plus de 11 employés. "C'est un accord que nous avons signé" car "notre cible, ce sont les salariés des très petites et des petites entreprises", dont peu d'entre eux bénéficient aujourd'hui de ce type de primes, a expliqué ce lundi matin Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, sur BFMTV-RMC.
Mais "c'est un accord qui ne règle pas les questions de pouvoir d'achat et de partage de la valeur", a nuancé Marylise Léon.
"On l'assume totalement: c'est un accord qui règle une partie de la problématique du partage de la valeur, qui va aussi permettre de travailler sur la mixité des métiers ou les évolutions de carrière, avec des éléments relativement complets", a précisé la nouvelle dirigeante de la CFDT, qui vient de prendre la place de Laurent Berger. Mais il y a aussi la question des salaires qui, pour Marylise Léon, "ne se règle pas par la loi". Cet accord "doit nécessairement être complété par notre travail syndical dans les branches professionnelles pour avoir des augmentations de salaires", a-t-elle assuré.
"La moitié du chemin"
La CGT, contrairement à la CFDT, a refusé de signer l'accord. "Ce n'est déjà pas mal de faire la moitié du chemin. Nous, on voit le verre à moitié plein, quand la CGT voit le verre à moitié vide", a souligné Marylise Léon. Certains craignent, notamment dans l'opposition au gouvernement, que le versement des primes, de l'intéressement et la participation ne deviennent un prétexte pour ne pas augmenter les salaires. "Pas du tout d'accord", a rétorqué Marylise Léon, pour qui "c'est avoir peu de considération pour l'action syndicale en entreprise".
"Les négociations salariales il y en a tous les jours, il y en a qui aboutissent, il y en a qui nécessitent d'avoir des grèves […] mais c'est le boulot des organisations syndicales", a-t-elle poursuivi. "J'assume totalement le fait que ce soit notre travail".