Orange: Jacques Aschenbroich pressenti pour la présidence du groupe

Le président de l'équipementier automobile Valeo Jacques Aschenbroich bientôt à la tête du groupe Orange? Selon nos informations, son nom sera proposé lors du conseil d'administration de l'opérateur le 30 mars, puis lors de l'assemblée générale du 19 mai où sa nomination à la place de Stéphane Richard devra être entérinée.
Pour réaliser un mandat de quatre ans, Jacques Aschenbroich, 67 ans, dépassera nécessairement la limite d'âge, alors que les statuts d'Orange fixent la limite d'âge du président du conseil d'administration à 70 ans. Pour cela, l'entreprise souhaite présenter une résolution pour qu'un mandat puisse se terminer au-delà de l'âge limite, a confirmé cette source. Mais les salariés actionnaires, deuxième actionnaire derrière l'Etat, ont déjà indiqué vouloir voter contre une telle modification des statuts lors de l'Assemblée générale.
Ces derniers s'opposent en effet à la nomination de Jacques Aschenbroich, notamment par crainte pour l'emploi. Les syndicats rappellent notamment qu'il a dégraissé 12.000 postes chez Valeo l'an dernier. Le bras de fer avec l'Etat s'annonce donc tendu dans les prochains mois.
Gouvernance dissociée
Le départ contraint de Stéphane Richard, PDG d'Orange depuis 2011 condamné en novembre dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, a précipité la nomination d'une nouvelle direction dans le cadre d'une gouvernance dissociée. Plusieurs groupes dont l'Etat est actionnaire ont mis en place une telle gouvernance, comme Renault, après le départ de Carlos Ghosn, ou Engie, où Gérard Mestrallet est passé en 2016 de PDG à président non exécutif.
Christel Heydemann, 47 ans, a été nommée fin janvier au poste de directrice générale pour une prise de fonction le 4 avril prochain. Reste à attribuer le poste de président non exécutif, que Stéphane Richard devrait occuper jusqu'à l'Assemblée générale. Stéphane Richard a été reconnu coupable en novembre de complicité de détournement de biens publics dans l'affaire de l'arbitrage controversé rendu en 2008 entre l'homme d'affaires Bernard Tapie, depuis décédé, et le groupe bancaire Crédit Lyonnais. Il était à l'époque directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde.