Opérateurs télécoms: des investissements en baisse et des revenus en hausse en 2022

Selon le bilan annuel de l'Arcep, le régulateur des télécoms, les dépenses des opérateurs se sont hissées à 14,6 milliards d'euros mais sont en recul après sept années de croissance continue.

La rentabilité des opérateurs télécoms français a poursuivi son amélioration l'an passé. Dans son observatoire annuel des marchés télécoms 2022, l'Arcep met en avant un niveau encore élevé, mais en baisse, des investissements, et une hausse des revenus globaux.

Il faut dire que pendant plusieurs années, ces acteurs étaient confrontés à une équation quasi-impossible avec des dépenses colossales à consentir et des revenus en baisse chronique (ou stables) du fait de la guerre des prix sur le mobile et l'Internet fixe et ce, malgré l'explosion des usages numériques.

Depuis 2021, la situation a changé. L'an passé, si les investissements se sont maintenus à un niveau élevé (14,6 milliards d'euros), ils sont en baisse de 1 milliard sur un an (-1,8%) et de 1,6 milliard sur deux ans, après sept années de croissance continue.

Une guerre des prix moins violente

Les opérateurs n'ont par exemple pas eu à sortir le carnet de chèques pour de nouvelles fréquences mobiles comme en 2020 avec les licences 5G vendues aux enchères pour un montant total de 2,8 milliards d'euros. Et les dépenses pour les raccordements en fibre optique ont baissé à mesure que la couverture du territoire progresse.

Les investissements liés à l’activité fixe s’établissent ainsi à 10,8 milliards d’euros. En croissance depuis 2014, ils se contractent en 2022. Le montant investi dans les activités mobiles (hors achats de fréquences) atteint 3,8 milliards d’euros (+175 millions d’euros), porté par les déploiements dans les réseaux 5G. "Cet accroissement est inférieur à ceux observés en 2021 et 2020", souligne l'Arcep.

Dans le même temps, la guerre des prix s'est calmée et certains tarifs ont même augmenté du fait de l'inflation (même s'ils restent parmi les plus bas de la planète).

Ainsi, pour la deuxième année consécutive, les prix des services mobiles augmentent faiblement (0,7% en un an) tandis que les prix des services fixes progressent légèrement de 1,2% en un an, après une nette augmentation de 5,1% en 2021.

Des revenus proches de 37 milliards d'euros

Conséquence, le revenu des opérateurs sur le marché de détail atteint 36,7 milliards d’euros en 2022, en croissance d’environ 2% pour la deuxième année consécutive, "après dix années de recul", souligne l'Arcep.

"Le marché mobile porte entièrement la croissance de ce revenu, que ce soit sur les services comme sur les ventes de terminaux mobiles, dont le revenu progresse d’environ 5% en un an", précise l'Arcep.

"Le revenu des services fixes diminue quant à lui légèrement, de 0,3% en un an après deux années de faible croissance. Cette tendance s’explique par la croissance inférieure du revenu des services à haut et très haut débit qui ne parvient pas à totalement compenser le recul du revenu des services bas débit (-15,4%)", explique l'Autorité de régulation.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business