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"Nous n'avons pas le choix": Renault annonce une baisse drastique de ses coûts d'ici à 2027

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Le constructeur vise une réduction des coûts industriels par voiture de 30% sur les véhicules thermiques et de 50% sur les véhicules électriques à l’horizon 2027.

Renault entre en mode combat. L'industriel français va affronter la concurrence, notamment chinoise, avec un plan de transformation de son système industriel. L'objectif du constructeur est de réduire ses coûts d'ici à 2027 avec une baisse de 30% sur les véhicules thermiques et 50% sur les électriques à l’horizon.

"Nous n’avons pas le choix. La concurrence, on est habitué, ça ne nous fait pas peur, simplement c’est vrai qu’elle est forte, a déclaré sur BFM Business Jean-Dominique Senard, président du Conseil d'administration de Renault et président de l'Alliance.

"Du bon sens"

Renault se lance ainsi dans un plan de transformation d'ampleur afin de baisser les coûts pour faire au final baisser les prix. "C'est du bon sens", note Jean-Dominique Senard en affirmant qu'Ampere, l’entité dédiée à la voiture électrique de Renault, a été créé dans cet objectif.

"Les Chinois arrivent à produire avec des coûts de fabrication inférieure, pourquoi ne serions-nous pas capables de le faire?", poursuit le président du Groupe Renault.
Jean-Dominique Senard, président de Renault Group - 07/12
Jean-Dominique Senard, président de Renault Group - 07/12
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Ce plan de transformation appelé "Re-Industry", vise à assembler une Renault 5 en moins de neuf heures dans l'usine française de Douai (Nord). Il contribuera aussi à la réduction du temps de développement des véhicules de trois à deux ans, non seulement pour baisser ses coûts, mais aussi pour accélérer le renouvellement des gammes Renault, Dacia et Alpine.

"C'est comme cela que nous fabriquerons en Europe des véhicules qui seront parfaitement compatibles avec la concurrence internationale", estime le patron de l'Alliance.

Embauche, formation, Metaverse et IA

Cette stratégie industrielle passera par une accélération de la "digitalisation de son système industriel" et le renforcement des compétences et des effectifs de ses équipes.

"On embauche des gens à Douai, à Maubeuge, à Flins et à Batilly. Renault embauche en France parce que c'est la bonne idée pour arriver à produire les véhicules que nous avons à produire", pointe Jean-Dominique Senard.

Autre révolution, Renault veut s'appuyer sur son "Metaverse", qui rassemble ses postes de travail, mais aussi ceux de ses fournisseurs, et qui permet d'analyser finement les données de production. Il a déjà permis au groupe d'économiser 270 millions d'euros en 2023, notamment via la maintenance prédictive des installations, souligne l'entreprise. Le constructeur compte également passer dans ses usines de 300 à 3.000 applications opérationnelles d'intelligence artificielle, qui assure par exemple la conformité et la traçabilité des pneumatiques lors de leur montage.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco