BFM Business
Entreprises

Malgré la crise, les entreprises n'ont pas renoncé aux augmentations de salaires

placeholder video
Selon une étude Mercer, les entreprises prévoient un budget médian de 1,4% pour les augmentations de salaires en 2021 dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO).

Un bilan plutôt positif malgré la pandémie. Les entreprises prévoient un budget médian de 1,4% pour les augmentations de salaires en 2021, selon une étude Mercer dédiée aux négociations annuelles obligatoires (NAO), qui s'imposent annuellement à toutes les sociétés où sont constituées une ou plusieurs sections syndicales. Bien que le niveau médian de l'enveloppe d'augmentation soit en recul par rapport à l'année précédente (2% en 2020), il n'est toutefois pas aussi bas que ce que l'on aurait pu craindre compte tenu de la crise sanitaire, estime le cabinet.

"On pouvait s'attendre, comme en 2008, à des conséquences sur les révisions de salaires. Force est de constater que le traitement de cette crise a été relativement différent, et on a aussi une certaine maturité des entreprises qui ont beaucoup appris de la crise de 2008", souligne Bruno Rocquemont, directeur conseil gestion des talents et rémunération chez Mercer France, invité ce mercredi sur le plateau de 60 Minutes Business sur BFM Business.

Des entreprises plus sélectives

Plutôt qu'un gel systématique des salaires – il concerne 18,5% des sociétés interrogées par Mercer en 2021, contre 38% à l'issue de la crise financière de 2008 – les entreprises ont privilégié la sélectivité dans l'attribution des augmentations de salaires pour face à la crise et aux budgets contraints. En effet, seules 5% d'entre elles ont octroyé une hausse générale ou distribué une augmentation individuelle à l'ensemble des salariés, précise Mercer. Une manière d'attirer et de conserver les meilleurs talents dans la perspective de la reprise économique.

Être plus sélectif permet "de travailler avec des enveloppes d'augmentation plus réduites. Quand vous devez distribuer [une augmentation de salaire] à l'ensemble de vos collaborateurs, il vaut mieux avoir une enveloppe de 3%, mais quand vous avez une enveloppe de 1,4% et que vous êtes sélectif, vous êtes capable d'accorder des augmentations de salaire parfois significatives à certains des talents qui vont être nécessaires" à l'entreprise, explique Bruno Rocquemont.

Des hausses plus généreuses en 2022 ?

La reprise économique attendue l'année prochaine sera-t-elle suivie d'une hausse plus significative des salaires ? "Ce qu'on peut imaginer, c'est une baisse du chômage dans les mois à venir, c'est un retour de l'inflation, c'est une sortie de crise qui va devoir être rapide", avance Bruno Rocquemont. "Quand on regarde l'ensemble de ces éléments, on se dit que théoriquement ça devrait amener à des budgets d'augmentation plutôt généreux pour l'année 2022".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV