Levées de fonds des start-up: l'exception française

Les levées de fonds des start-up continuent d'augmenter en France malgré l'incertitude économique, alors que la tendance mondiale est plutôt au recul, selon un baromètre publié lundi par la banque d'affaires Avolta.
Selon les chiffres d'Avolta, le financement en capital-risque des jeunes pousses tech a augmenté de 30% en France sur les trois premiers trimestres de 2022, alors qu'il a eu tendance à reculer, parfois très significativement, ailleurs dans le monde: - 56% en Chine, -29% aux Etats-Unis, - 19% au Royaume-Uni, - 27% en Allemagne...
Avolta prévoit également une nette hausse du montant des levées de fonds sur l'ensemble de 2022, à 15,5 milliards d'euros, contre 12,3 milliards d'euros en 2021. Mais la progression (+26%) sera beaucoup moins forte qu'entre 2020 et 2021, où les levées de fonds avaient plus que doublé. La tendance au ralentissement est nette au troisième trimestre, avec des levées de fonds totales de 2,5 milliards, alors qu'elles étaient encore de 5 milliards au premier trimestre.
Des chiffres tirés par les start-up orientées "durable"
Pour Avolta, les plus grosses opérations continuent à un rythme "à peu près normal". Mais ce sont les petites levées de fonds, celles qui interviennent au début de la vie de la jeune pousse qui sont en recul significatif.
Par secteur, l'édition logiciel ou la finance, moteurs traditionnels des levées de fonds, sont en stagnation, tandis que les jeunes pousses orientées "durable" tirent les statistiques vers le haut, avec notamment les opérations réalisées par Innovafeed (protéines à base d'insectes, 250 millions d'euros levés en septembre) ou Zeplug (bornes de recharge, 240 millions d'euros levés en septembre).
Selon Avolta, les start-up de la santé sont les plus valorisées par les fonds d'investissement, avec des valeurs d'entreprises fixées à 8 fois leur chiffre d'affaires (valeur médiane). Viennent suite les jeunes pousses immobilières et financières, à respectivement 6,3 et 6,2 fois leur chiffre d'affaires (valeur médiane). A l'inverse, les start-up des transports et de l'alimentaire sont les moins valorisées, à respectivement 2,3 et 2,5 fois leur chiffre d'affaires (valeur médiane).