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Le président de Vinci Autoroutes rejette les accusations de "superprofits"

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Dans un entretien exclusif avec Le Parisien, le président de Vinci Autoroutes, Pierre Coppey, balaie les critiques selon lesquelles les sociétés concessionnaires se font des bénéfices trop élevés.
"Il faut arrêter de raconter n’importe quoi sur les concessions d’autoroute," dit Pierre Copey.

Le président de Vinci Autoroutes donne sa vérité dans Le Parisien alors que les critiques ont fusé ces derniers temps après une hausse des tarifs de péage en février dernier qui a atteint 4,75%. A cela, les sociétés d'autoroutes ont enregistré des bénéfices pour 2021 largement supérieurs à ceux de 2019 et un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) récemment exhumé par Le Canard Enchaîné estime que les concessionnaires dégagent une rentabilité de 12 % environ, largement au-dessus des prévisions faites lors de la privatisation.

"Ce rapport de l’IGF, je ne l’ai pas vu. Si vous l’avez, je le veux bien, mais je ne peux en discuter sans l’avoir lu [...] et le ministère des Transports a rappelé qu’aucune analyse robuste ne prouve de surrentabilité des sociétés autoroutières. " dit-il.

4,26 milliards de profits en 2022

Le groupe de concessions et de travaux publics Vinci a enregistré un bénéfice net de 4,26 milliards l'année dernière, en hausse de 64% sur un an. Un peu plus de la moitié, 2,2 milliards, venait de ses activités autoroutes.

"Il n’y a pas de superprofits dans les autoroutes ! Une concession, c’est un contrat de financement à durée déterminé, qui commence par des investissements très importants — les sociétés concessionnaires ont investi 30 milliards d’euros depuis 2005 — et donc de grosses dettes. Ensuite, oui, dans la durée du contrat, ces montants sont remboursés grâce à des profits très élevés," se justifie Pierre Coppey.

Interrogé par Le Parisien sur son taux de rentabilité qui, selon l'Autorité de régulation des transports devrait être à 7,8%, Pierre Copey répond que ce sujet de la rentabilité ne peut être vraiment regardé qu'à la fin des contrats de concession, en 2036.

Hausse record des prix des péages

La hausse des prix des péages en février dernier va-t-elle permettre à Vinci Autoroutes d'engranger plus de profits cette année? Selon son président, cela n'a rien à voir, il s'agissait de faire répercuter l'inflation sur les prix.

"La loi tarifaire nous autorise à augmenter nos prix. Pourtant, nous avons fait l’effort de geler tous les tarifs courts, ceux des trajets périurbains, et d’accroître le taux de réduction des abonnements des navetteurs de 30 % à 40 %. " ajoute-t-il.

A la question sur de futures hausses de tarifs, Pierre Copey ne fait pas de langue de bois: oui, ils continueront d'augmenter dans les années à venir.

"Dans le calcul de compensation des investissements est prévue une loi d’indexation des tarifs qui sera appliquée."
O.B.