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Le personnel français de Ryanair sommé de choisir entre licenciement et baisse de salaire

Ryanair

Ryanair - Pau Barrena - AFP

La compagnie aérienne irlandaise souhaite réduire les salaires de ses personnels basés en France. Cette baisse serait de 20% pour les plus hauts salaires et de 10% pour les hôtesses et stewards qui pourraient également être amenés à travailler moins. En cas de refus, Ryanair menace de licencier.

Les syndicats dénoncent un "chantage au licenciement". Selon une information de RTL, Ryanair, qui avait déjà annoncé vouloir se séparer de 3000 salariés en Europe, a proposé à ses pilotes et personnels navigants français de baisser leurs revenus à hauteur de 20% pour les plus hauts salaires (fixes et variables).

En cas de refus, la compagnie aérienne fragilisée par la crise sanitaire menace de tailler dans ses effectifs en licenciant 29% des pilotes et 27% des co-pilotes (23 pilotes sur 81 en France). 27 hôtesses et stewards sur les 160 basés en France pourraient également perdre leur emploi.

La perte de revenus serait en moyenne de 12% dès le 1er juillet pour les pilotes, et ce durant cinq ans. Cinq années après lesquelles ils pourront recouvrer l’intégralité de leur salaire. Le salaire des pilotes embauchés serait quant à lui revu à la baisse. 

Du côté des hôtesses et stewards, les salaires pourraient être réduits de 10%, pendant cinq ans là encore. Et la rémunération des nouveaux entrants serait de 10% inférieure à celle des personnels navigants déjà en poste. Leur temps de travail serait enfin abaissé, passant de 2000 heures par an à 1600. Dans le même temps, le salaire passerait de 1539 euros à 1231 euros par mois. 

Les organisations syndicales divisées

Le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) a accepté la mise en place d’un accord de performance collective, dans l’attente "des jours meilleurs" et affirme avoir obtenu en contrepartie l’engagement de la compagnie de ne pas licencier. 

En revanche, le Syndicat National du Personnel Navigant Commercial - Force ouvrière (SNPNC-FO) réclame "des explications pour justifier cette perte de rémunération qui est envisagée" mais indique ne pas avoir obtenu de réponse pour l’heure. L’avocat de l’organisation a par ailleurs jugé "inacceptable" ces baisses de salaires et n’exclut pas une procédure judiciaire. 

La compagnie irlandaise estime pour sa part "qu’il s’agit de mesures raisonnables et limitées dans le temps visant à préserver le plus grand nombre d’emplois possible à un moment où toutes les compagnies aériennes d’Europe suppriment des emplois pour survivre à cette crise sans précédent".
Paul Louis