Le Conseil d'État confirme l'exclusion des chaînes C8 et NRJ12 de la TNT

Fin de tournage pour C8 et NRJ12. Dans une décision rendue ce mercredi 19 février, le Conseil d'État a validé l'éviction des deux chaînes de la TNT décidée par l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, en décembre dernier.
La plus haute juridiction administrative se prononçait après un recours "pour excès de pouvoir" déposé par C8 et NRJ12, qui contestent la décision de l'Arcom de ne plus leur attribuer de fréquences TNT.
Les deux chaînes arrêteront d'émettre le 1er mars à minuit. Elles ont été écartées au profit de deux nouvelles chaînes: l'une (T18) est lancée par le groupe CMI France, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et l'autre (OFTV) par le groupe Ouest-France. Leurs autorisations débuteront respectivement le 1er mars 2025 et le 1er septembre 2025.
Dans sa décision, le Conseil d'État demande toutefois à l'Arcom d'étudier la possibilité d'un nouvel appel à candidatures pour quatre fréquences qui seront vacantes à partir de juin. En théorie, cela pourrait permettre à C8 et NRJ12 de postuler à nouveau.
Des dérapages fréquents
Cette décision de l'Arcom a été vivement critiquée ces dernières semaines par le groupe Canal+ (auquel appartient C8), dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, et par son animateur star Cyril Hanouna.
Canal+ "déplore vivement" ce mercredi le rejet du recours de C8 contre son exclusion de la TNT, peut-on lire dans un communiqué. "Un écosystème tout entier se retrouve sacrifié au regard des enjeux économiques, sociaux et concurrentiels engendrés. Près de 400 collaborateurs et prestataires de C8 s’apprêtent à perdre leur emploi ou à le voir menacé", souffle la chaîne cryptée.
En 2024, C8 a réalisé 3% de part d'audience (autant qu'Arte), ce qui fait d'elle la première chaîne de la TNT, selon les chiffres annuels publiés lundi par Médiamétrie. La chaîne a cumulé 7,6 millions d'euros d'amende en raison des dérapages de son animateur vedette Cyril Hanouna.
De son côté, NRJ12 déplore également dans un communiqué la décision du Conseil d'Etat qui, selon la chaîne, "constitue une injustice profonde" et "vient sanctionner sans raison valable une chaîne qui a contribué au succès de la TNT".