La SNCF se laisse six mois de réflexion pour revoir les tarifs des TGV

Désinfection d'un TGV en gare de Tours (Inde-et-Loire), le 11 mai 2020 - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP
La SNCF va se donner six mois pour réfléchir à une remise à plat de la tarification des TGV, souvent perçus comme trop chers par les voyageurs, a indiqué ce vendredi son PDG Jean-Pierre Farandou.
"Il y a cette perception du TGV cher qui nous colle comme un sparadrap, alors que ce n'est pas vrai. Mais c'est comme ça, cette perception est là", a-t-il reconnu sur Radio Classique.
"L'objectif: la reconquête de la clientèle "
"C'est un sujet qu'il faut que nous travaillions, parce que ça n'aide pas à reconquérir la clientèle" qui a en partie déserté les trains avec la crise du coronavirus, a-t-il relevé. "Peut-être le moment est venu de revisiter en profondeur (la) logique tarifaire" du "yield management" -un système inspiré de l'avion adopté par la SNCF au début des années 1990, qui fait varier les prix en fonction du degré de fréquentation et du remplissage des trains-, a noté Jean-Pierre Farandou.
"Honnêtement, je n'ai pas les réponses", a-t-il répondu, interrogé sur ce que pourrait être la nouvelle politique tarifaire.
"On se donne six mois pour y voir clair sur des évolutions profondes que nous pourrions amener à notre politique tarifaire", a expliqué le patron du groupe public, précisant qu'il avait chargé le PDG de SNCF Voyageurs (la filiale qui fait rouler les trains), Christophe Fanichet, de réfléchir à la question.
"L'objectif est très clair, c'est la reconquête de la clientèle. Nous n'avons pas assez de monde dans nos trains", a-t-il souligné.
"De nouvelles offres" à venir
Si les TGV -les trains sur lesquels la SNCF dégage sa marge- sont correctement remplis le week-end, ils sont encore trop vides en semaine, a-t-il déploré, annonçant "de nouvelles offres, peut-être plus globales, avec du service" destinées à la clientèle affaires.
Outre cette nouvelle tarification, Jean-Pierre Farandou compte aussi sur les nouveaux TGV commandés à Alstom, qui arriveront en 2024, pour reconquérir la clientèle.
"Il faut que l'on retrouve des espaces qui correspondent aux ambiances que nos clients souhaitent", a-t-il relevé, évoquant les "espaces zen" qui "marchaient très bien dans les iDTGV" (ancêtres des TGV à bas coût Ouigo). "Il faut que nos trains soient modulaires" pour pouvoir créer ses espaces et les adapter en fonction de la demande, a-t-il remarqué.