"La crainte, elle est là": le patron des Intermarché a prévu trois à dix jours de stock face au mouvement du 10 septembre

Le patron du Groupement Mousquetaires/Intermarché a fait état lundi de sa "crainte" à l'approche du mouvement du 10 septembre, qui l'a incité à demander des livraisons plus importantes qu'habituellement, et a dénoncé les appels "chariots gratuits". "On connaît pas l'ampleur, mais effectivement, la crainte, elle est là. Donc, pour satisfaire les besoins de nos consommateurs, on a passé des consignes", a souligné lundi matin Thierry Cotillard, interrogé sur RMC/BFM.
"D'abord aux industriels de nous livrer un peu plus que prévu. Et puis à tous nos adhérents, on leur a dit 'vous montez en charge, vous stockez un peu plus' et donc on est entre trois et dix jours de stockage selon les familles de produits. Ce qui permettrait, si le mouvement continue, de pouvoir quand même continuer à alimenter les Français", a-t-il détaillé.
Il a en revanche dénoncé les appels "chariots gratuits", lancés pour cette même journée, c'est-à-dire quitter les grandes surfaces sans payer: "on s'inscrit bien sûr en faux". "Quand la consigne des extrêmes, c'est de rentrer dans un supermarché, de sortir sans payer, ça s'appelle du vol. Donc j'en appelle vraiment au civisme des manifestants pour que ce genre d'incident ne se produise pas, puisque bien évidemment nous nous organiserons en fonction", a averti Thierry Cotillard.
Inquiétude vis-à-vis d'une entrée en récession
Les autorités s'attendent mercredi, jour du mouvement "Bloquons tout", à des actions diverses sur tout le territoire. Thierry Cotillard s'est pas ailleurs montré inquiet des répercussions de la crise politique dans laquelle risque d'entrer la France lundi, avec la chute prévisible du gouvernement de François Bayrou.
"Notre inquiétude en tant distributeur alimentaire, c'est de se dire 'est-ce que le politique ne va pas casser tout ça et on va rentrer dans une récession?'", s'est-il inquiété.
"On a regardé les ventes depuis quinze jours, depuis cette annonce du vote de confiance, ça ne s'est pas exprimé dans le caddie", a cependant relevé Thierry Cotillard, mais "en ce moment, on est en train d'acheter les produits de Noël. Quels engagements sur le champagne, sur le foie gras? On a cette inquiétude de savoir est ce que les Français pourront, et surtout voudront, être festifs en fin d'année".