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L'incertitude politique va-t-elle pénaliser la croissance française?

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Soucieux vis-à-vis de l'incertitude politique, inhabituelle en France, les chefs d'entreprise attendent une clarification de la situation.

L'incertitude politique va-t-elle pénaliser l'économie française? Alors qu'un Premier ministre est toujours attendu à Matignon, sans connaître son nom ni sa couleur politique, le monde économique reste aux aguets.

"C'est très compliqué" pour les entreprises car "on n'a pas l'habitude en France d'avoir ce type d'incertitude politique", analyse ce mardi matin le chef économiste d'Ostrum Asset Management, Philippe Waechter, sur BFM Business.

Une inquiétude et un attentisme de la part des chefs d'entreprise qui pourrait peser sur la croissance du deuxième semestre, alors que cette dernière s'est maintenue au deuxième trimestre.

"Cette situation est nouvelle"

"Cette situation est nouvelle", car "généralement, le Premier ministre est nommé rapidement parce qu'il a une majorité" à l'Assemblée nationale, souligne Philippe Waechter. En outre, si le Nouveau Front populaire parvient finalement à s'installer à Matignon, "il y a un programme fiscal très élevé, très important", ajoute-t-il.

Lucie Castets, candidate du NFP pour occuper le poste de Premier ministre, a encore récemment annoncé vouloir "chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d'euros à l'horizon 2027" pour financer le programme du NFP et réduire le déficit.

"Il y a une situation assez inédite et on comprend bien dans ce cadre-là que les chefs d'entreprise n'aient pas envie de s'investir immédiatement et préfèrent attendre pour voir ce qui va se passer", note Philippe Waechter.

Les premiers effets économiques pourraient être perçus "dès le deuxième semestre" dans "le comportement d'investissement des entreprises", estime Philippe Waechter. Par la suite, "toutes les mesures qui pourraient être prises sur la révolution fiscale […] ou la mise en place d'un nouvel ISF" par le NFP s'il accède à Matignon devraient "créer un nouvel équilibre" qui "pourrait pénaliser l'économie française en 2025". "Réjouissons-nous du chiffre du deuxième trimestre, on ne pourra peut-être pas le faire aussi facilement dans les mois qui viennent", affirme-t-il.

J. Br.