L’idée d’un "passeport Covid" pour prendre l’avion fait son chemin

AOK Pass - AOK Pass
Le transport aérien ne voit plus le bout du tunnel. Confronté à une chute exceptionnelle du trafic en raison de la pandémie de coronavirus, le secteur, à l’agonie, table sur 84 milliards de dollars de pertes et sur près d’un million de destructions d’emplois directs et indirects cette année. Un tableau noir qui s’annonce durable alors que l’IATA ne s’attend pas à un retour à la normale avant 2024.
A moins que des solutions émergent à court terme. En partenariat avec la start-up singapourienne AOK Pass, la multinationale suisse SGS propose la mise en place d’un "passeport Covid" numérique qui permettrait à un voyageur justifiant d’un test PCR négatif de prendre l’avion, rapporte Le Temps. L’objectif est d’en faire un standard international afin que les pays touchés par la pandémie puissent rouvrir leurs frontières et mettent fin aux mesures de quarantaine avec l’assurance que les passagers arrivant sur leur sol ne sont pas infectés.
Concrètement, le voyageur consignerait dans un QR Code le résultat de son test réalisé en laboratoire avec l’application AOK Pass ("Anticorps OK") qui lui servira de passeport sanitaire à l’aéroport. Et pour protéger toutes les informations personnelles contenues sur ce document, la start-up du même nom assure que la vérification "se fait en toute confidentialité grâce à une technologie blockchain peer to peer". "Vous gardez à tout moment le contrôle intégral de vos données personnelles. Vos données ne sont à aucun moment stockées sur une base externe ou dans un système centralisé", ajoute-t-elle.
Convaincre les États
Pour l’heure, 170 aéroports du monde entier se disent prêts à reconnaître ce système déjà expérimenté par certaines compagnies dont Etihad Airways ou l’italienne Alitalia sur ses liaisons Rome-New York, Rome-Abu Dhabi et Rome-Le Caire. "Ça fait partie des pistes que nous regardons", a également confié au Journal du Dimanche Sébastien Couturier, responsable de l’innovation du groupe ADP. L’AOK Pass est en outre promu par l’International SOS ainsi que par l’International Chamber of Commerce (ICC), la plus grande organisation mondiale d’entreprises qui regroupe 45 millions de sociétés employant 1,2 milliards de salariés.
Mais un problème de taille pourrait freiner le déploiement d’un passeport sanitaire de ce type. Et pour cause, les passeports sont des documents délivrés par les autorités nationales au citoyen. Or, l’AOK Pass est une initiative privée. "C’est tout le travail que nous faisons à présent pour le faire reconnaître par les aéroports et les États", explique Guy Escarfail, vice-président innovation et engagement à la SGS.
Et d’ajouter: "Avec notre vaste réseau mondial et notre expérience en matière d’inspection dans divers domaines, nous sommes bien placés pour aider à la reprise de voyages et de l’économie".