Inflation: les PME de l'alimentaire "n'ont pas la capacité" de baisser les prix

Le ton est monté à nouveau entre Bruno Le Maire et l'industrie de l'alimentaire au sujet de l'inflation. Le ministre de l'Economie a annoncé qu'il va convoquer industriels et distributeurs "dès la semaine prochaine" pour accélérer leurs négociations commerciales difficiles en vue de faire baisser les prix.
Mais pour Léonard Prunier, Président de la FEEF (Fédération des entreprises et des entrepreneurs de France) qui représente 22.000 PME et ETI qui fournissent la grande distribution et la restauration, on ne peut pas mettre les industriels et les petites et moyennes entreprises dans le même sac.
"Nos entreprises aujourd'hui n'ont absolument pas la capacité à rouvrir la négociation pour baisser les prix. Beaucoup d'entre elles ont besoin de rouvrir des négociations pour continuer à répercuter les hausses que l'on subies aujourd'hui. Il n'y a pas de baisses dans nos achats, que ce soit l'énergie, le sucre, le porc..." souligne-t-il sur le plateau de Good Evening Business ce mercredi.
"Nos achats ne baissent pas aujourd'hui"
"On n'a pas réussi à répercuter nos hausses de prix, les PME et les ETI avaient demandé (aux distributeurs, NDLR) une hausse de tarifs moyenne de 10%, ce qui était moins important que les multinationales et nous avons obtenu 6%, il manque donc 4 points par rapport à une demande au plus juste" ajoute le responsable.
Le responsable conteste le constat du gouvernement d'une baisse importante du prix de certaines matières premières et de l'énergie qui doivent selon lui déboucher sur des baisses de prix pour les consommateurs.
"Nos achats ne baissent pas aujourd'hui" répète Léonard Prunier. "Il y a quelques matières premières où les marchés internationaux ont changé de tendance mais on est toujours sur des hausses" citant l'énergie ou encore le Smic. "Tout ça, ce sont des coûts que l'on subit et nous on a besoin de reconstituer nos marges, nos trésoreries".
Et de rappeler que "si jamais nos entreprises vont mal, c'est l'emploi et l'investissement" qui vont en pâtir.
Léonard Prunier souligne d'ailleurs que l'offensive du gouvernement vise "les grosses entreprises, les gros industriels".