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Surchargé, le marché de Rungis veut s'étendre au nord de Paris

Rungis.

Rungis. - AFP

Le marché de gros a identifié trois sites possibles pour y implanter des plateformes logistiques.

Rungis est à l'étroit. Avec des capacités utilisées à près de 97%, et face à la hausse de la consommation alimentaire et des besoins des professionnels, le marché va devoir trouver de la place. Selon un rapport remis lundi au Premier ministre, la Semmaris, société gestionnaire du marché, a identifié trois sites dans l'est du Val d'Oise, à Goussainville, Roissy-en-France et Bonneuil-en-France

Des terres qui ne sont pas vierges de toute activité, affirme son président, Stéphane Layani :

"Nous ne souhaitons pas artificialiser de nouvelles terres. On intervient sur des terrains qui sont déjà classés comme constructibles. La plupart du temps ce sont des friches ou des endroits où il y a eu des projets qui ont été abandonnés"

700 millions d'euros d'investissements

"Si les conditions sont réunies par les pouvoirs publics on pourra commencer à construire des choses dès 2025. Dès 2027, on aura engagé la majeure partie des travaux", ajoute-t-il.

La Semmaris est prête à investir 700 millions d'euros dans ce projet qui a vocation pour elle à s'inscrire dans un programme plus large, baptisé "Agoralim".

Il suppose que des acteurs publics et privés investissent 700 millions d'euros supplémentaires notamment pour créer, non loin de ces entrepôts, des outils de transformation de produits frais (légumerie, cuisine centrale destinée aux activités aéroportuaires) et des équipements de formation.

Le triangle de Gonesse au coeur de la stratégie

L'épicentre d'"Agoralim"? Le triangle de Gonesse, une enclave verte de 700 hectares entre les pistes d'atterrissage des aéroports de Roissy et du Bourget, dont 280 sont potentiellement urbanisables.

C'est là que des promoteurs prévoyaient de construire le mégacomplexe de commerces et de loisirs Europacity, finalement enterré fin 2019 par Emmanuel Macron.

Le devenir du site demeure un point de crispation, des défenseurs de l'environnement s'opposant à la création d'une gare de métro du Grand Paris express et d'une zone d'activités.

La Semmaris propose de "sanctuariser" une centaine d'hectares de terres agricoles dans le sud du triangle, là même où devait s'installer Europacity. Et de développer sur cette plaine céréalière des projets de maraîchage, d'horticulture et d'élevage "selon les principes de l'agroécologie", adaptés aux besoins locaux.

V.G avec AFP