Renault: Carlos Ghosn prêt à démissionner pour laisser la place au duo Senard-Bolloré

La succession de Carlos Ghosn chez Renault en bonne voie. D'après Les Echos, le patron arrêté le 19 novembre dernier à Tokyo aurait donné son accord pour démissionner de son poste de président-directeur général de Renault.
"Carlos Ghosn a été informé, à la fois par l'intermédiaire des représentants de l'Etat et par les avocats du groupe, de la volonté de Renault de mettre en place une gouvernance pérenne. Or, il a toujours dit qu'il ne voulait pas être un obstacle ni pour Renault ni pour l'Alliance", a indiqué une source proche du dirigeant au quotidien économique.
Conseil d'administration attendu jeudi
Un conseil d'administration doit se réunir ce jeudi pour nommer la nouvelle direction de Renault. L'accord de Carlos Ghosn pour démissionner de son poste permettra donc aux administrateurs d'éviter de le révoquer.
Respectant la présomption d'innocence, le groupe français n'avait jusqu'ici pas destitué son PDG, contrairement à Nissan qui avait lancé l'enquête interne visant son patron, et Mitsubishi.
Chez Renault, dans les jours suivant l'arrestation de Carlos Ghosn, une direction intérimaire avait été nommée, avec comme directeur général Thierry Bolloré. Ce dernier devrait être confirmé à ce poste, tandis que l'actuel patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, prendrait la présidence non-exécutive.
Ce duo serait privilégié par l'Etat, actionnaire majoritaire du constructeur. En fin de semaine dernière, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait plaidé en ce sens, invitant Renault a nommé au plus vite "une nouvelle gouvernance pérenne".
Plusieurs dossiers chaud à venir
Encore en poste chez Michelin, Jean-Dominique Senard devrait pouvoir prendre la présidence de Renault au mois de mai. Parmi les missions urgentes qu'il devra accomplir: renouer les liens avec Nissan. Si les différents dirigeants des deux groupes ont depuis deux mois assuré que l'Alliance n'était pas en danger, les révélations liées à l'affaire Carlos Ghosn ont révélé de sérieuses tensions. La question de son successeur à la présidence de l'Alliance, et de celle de Nissan, se pose également.
L'assemblée générale des actionnaires de Renault, prévue le 12 juin prochain, devra aussi se prononcer sur un sujet qui risque de faire polémique. En tant que dirigeant, Carlos Ghosn aura droit à différentes indemnités, pas de parachute doré mais ses droits de retraite et une rémunération différée estimée à plus d'un million d'euros par Les Echos.