Privatisation: l'Etat conservera 20% d'Aéroport de Paris

Photo d'illustration. - Ludovic Marin - AFP
"Certaines activités doivent être rendues au secteur privé", a affirmé Benjamin Griveaux le porte-parole du gouvernement, en défendant le projet de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP). ADP a rapporté à l'État "173 millions d'euros" de dividendes en 2017, "c'était 100 millions de moins quelques années auparavant, aujourd'hui c'est rentable, mais je pose une question très simple: est-ce le rôle de l'État de faire des baux commerciaux pour des boutiques de luxe dans des duty free ?", a-t-il demandé sur France Inter.
Les fonds serviront à financer l'innovation
"Ma réponse est non. Le rôle de l'État c'est de s'occuper de l'éducation, de la recherche, de la santé, de la justice, de la sécurité, et donc il faut aussi savoir dire qu'il y a certaines activités qui doivent être rendues au secteur concurrentiel, il ne faut pas avoir honte de le dire".
Le rôle de l'État c'est d'"investir dans l'avenir", a-t-il insisté, en rappelant que les fonds retirés de la cession des parts de l'État dans de grandes entreprises publiques "servent à financer le fonds pour l'innovation de rupture".
Par ailleurs, Benjamin Griveaux refuse de parler de privatisation "puisque vous le savez, l''Etat conservera à peu près 20%". Actuellement il en détient 50,6%,
L'Assemblée nationale examine à partir de mercredi en nouvelle lecture le projet de loi Pacte qui prévoit la privatisation d'ADP, ainsi que celle de la Française des jeux. Dimanche, 250 députés, sénateurs et élus locaux socialistes, au premier rang desquels Olivier Faure et Anne Hidalgo, ont appelé "solennellement" la majorité à "renoncer à la privatisation des Aéroports de Paris" ou, à défaut, à "soumettre la question au grand débat national" voulu par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes".