BFM Business
Industries

Pour Valeo, "malgré un environnement compliqué, les résultats sont bons"

placeholder video
Sur BFM Business, Christophe Périllat, directeur général de Valeo, commente les résultats semestriels de l'équipementier automobile.

Pénurie de composants, baisse de la production automobile, restrictions en Chine, inflation, guerre en Ukraine... Les vents contraires ont été bien nombreux pour le secteur automobile en général et pour Valeo en particulier.

Malgré tout, le groupe français a vu son chiffre d'affaires augmenter de 5% au premier semestre à 9,41 milliards d'euros mais le résultat est tombé dans le rouge avec une perte nette de 48 millions d'euros.

"Malgré un environnement très compliqué, les résultats de Valeo sont bons" commente Christophe Périllat, directeur général de Valeo, sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi. Et de mettre en avant "deux secteurs dynamiques (que sont) l'électrification et l'aide à la conduite. C'est ce qui va porter Valeo dans les dix années qui viennent".

Les marges du groupe ont souffert notamment de la pénurie de composants électroniques, des mesures sanitaires en Chine, de la hausse du prix des matières premières ou encore d'une dépréciation d'actifs de 32 millions d'euros en Russie.

Pénurie de composants et restrictions en Chine

En pleine crise de l'industrie automobile mondiale, le dirigeant s'est notamment réjoui du "niveau élevé de prises de commandes" qui viennent souligner la dynamique commerciale de l'équipementier automobile.

Elles atteignent 13,1 milliards d'euros au premier semestre pour Valeo et 2,9 milliards chez Valeo Siemens eAutomotive (VSeA), spécialisée dans les composantes de moteur électrique. La demande est forte dans le domaine de l'aide à la conduite, qui affiche une performance de 7 points supérieure à la production automobile mondiale.

Comme ses concurrents, Valeo a souffert des tensions sur les chaînes d'approvisionnement des puces électroniques, mais "on voit sur le marché une amélioration trimestre après trimestre", a noté Christophe Périllat "même s'il y aura encore des tensions en 2023".

Le groupe table sur un redressement des ventes de voitures dans le monde au second semestre 2022 pour atteindre au final 80,8 millions de véhicules vendus sur l'année, sur la base des prévisions de S&P Global Mobility.

Prix finaux en hausse

Le chiffre d'affaire "première monte" a légèrement progressé au premier semestre (+1%) grâce à "la hausse du contenu par véhicule" même si la production de voitures a baissé. En revanche, le chiffre d'affaire du marché du remplacement a bondi de 11%, un chiffre qualifié d'"exceptionnel" par Christophe Périllat.

En Chine, où Valeo est très implanté, les confinements "ont eu des conséquences importantes sur les chiffres d'affaire du mois d'avril" mais l'activité "a retrouvé son niveau normal dès début juin".

Enfin, en ce qui concerne la hausse des prix des matières premières, Valeo dit avoir mis en place "un plan de compensation" en augmentant ses prix auprès de ses clients avec un reste à charge pour le groupe s'élevant à 200 millions d'euros.

L'entreprise a également généré des flux financiers libres de 179 millions d'euros, "supérieurs aux attentes", et maintenu ses objectifs de marge pour 2022.

Enfin, l'intégration de Valeo Siemens eAutomotive, une coentreprise avec Siemens dont Valeo a racheté l'intégralité des parts, "permettra de réaliser 120 millions d'euros de synergies à l'horizon 2025", a signalé Christophe Périllat.

Olivier Chicheportiche avec AFP