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Philippe Baptiste, PDG du CNES: "Thomas Pesquet est en pleine forme, il nous a impressionnés"

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Sur BFM Business, le PDG du CNES se réjouit du retour "en pleine forme" de l'astronaute français Thomas Pesquet, mais regrette le retard européen dans le spatial de demain.

Le retour de l'astronaute Thomas Pesquet a été fêté hier à Cologne dans le centre de l'ESA (agence spatiale européenne) où il va passer les quinze prochains jours.

"Son retour s'est super bien passé, il est en pleine forme. Tout le monde était impressionné par sa capacité de récupération. On a même fêté le retour", a confirmé sur BFM Business Philippe Baptiste, président directeur-général du CNES, le Centre National d’Etudes Spatiales.

Le patron du CNES s'est aussi félicité du "départ réussi" à bord d'une nouvelle capsule Crew Dragon de SpaceX, pour la station spatiale internationale (ISS) de l'astronaute allemand de l'ESA Matthias Maurer, accompagné de trois astronautes de la Nasa, Raja Chari, Kayla Barron, et Tom Marshburn.

Ces réussites pointent la forte avancée des Américains en matière spatial et interrogent sur les performances françaises et européennes.

"L'histoire du spatial et des lanceurs a toujours été compliquée", rappelle Philippe Baptiste. "Les Américains ont eu bien des déboires avec la navette. Donc ne soyons pas défaitistes. Ariane 6 est dans la course. Elle arrive dans un an".

Le retard européen dans le spatial de demain

Est-elle en retard par rapport aux fusées réutilisables de SpaceX? Le PDG du CNES n'est pas convaincu qu'Ariane 6 sera dépassée en 2022.

"Elle répond parfaitement aux besoins techniques du marché avec un dernier étage ré-allumable, on va pouvoir y placer une grande variété de type de satellites à différentes orbites. Ariane a un vrai avenir commercial", affirme Philippe Baptiste en admettant que l'Europe "aurait dû" et qu'elle est "en retard" dans le domaine des lanceurs réutilisables.

Philippe Baptiste constate aussi que les moyens européens ne sont pas suffisants pour envoyer des humains dans l'espace pour la conquête de la lune ou de mars.

"On y a réfléchi. C'est des choix stratégiques de l'Europe. On fait voler des astronautes avec des Russes ou des Américains. Il faut avoir en tête que les coûts importants. Il y a un facteur 6 entre le budget spatial américain et européen", regrette le patron du CNE.

Selon lui, cette question reste stratégique.

"Ça reste une question d'ordre politique européenne pour le spatial de demain. La place de l'homme dans l'espace revient au centre du débat. Il y a la lune, derrière il y a mars. Les Américains, les Russes, les Chinois, les Indiens y vont. Il y a donc la place de l'Europe qui doit être posée".
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco