Le principal fonds de pension de Norvège exclut 14 firmes d'armement dont Thales et Dassault

Le principal fonds de pension de Norvège exclut 14 firmes d'armement dont Thales et Dassault - IGOR GEDILAGHINE
Le principal fonds de pension de Norvège a annoncé jeudi s'être désengagé des actions de 14 firmes d'armement, dont les français Thales et Dassault Aviation ou encore le britannique Rolls Royce, jugeant que certaines de leurs armes "violent les principes humanitaires fondamentaux".
La plupart des exclusions ont pour motif la collaboration directe ou indirecte de ces groupes à des armes servant à porter des bombes atomiques (missiles, sous-marins, avions de combat...), selon KLP, un fonds qui gère quelque 90 milliards de dollars d'actifs (près de 78 milliards d'euros).
Le fonds de pension norvégien, distinct de l'énorme fonds pétrolier du pays scandinave, s'est également désengagé du Britannique Rolls-Royce, des Américains Leidos, General Dynamics et Raytheon, de l'Italien Leonardo ainsi que du constructeur naval chinois CSIC, explique-t-il dans un communiqué.
Ces bannissements de son portefeuille sont la conséquence d'un récent passage en revue visant à exclure les groupes de défense produisant "certains types d'armes qui, par leur nature, violent les principes humanitaires fondamentaux". La plupart des groupes sont exclus pour leurs produits liés à l'arme atomique.
Tabac, charbon, alcool...
Thales est ainsi exclu pour sa participation à la production du missile nucléaire M51, utilisé par l'armée française, tandis que Dassault Aviation est banni parce que son avion de combat, le Rafale, a une version adaptée à l'usage de l'arme nucléaire.
Le groupe de défense israélien Elbit Systems est lui en revanche banni parce qu'"il est clair que l'entreprise produit des armes à sous-munitions", précise KLP.
Les producteurs de tabac, d'alcool, l'industrie pharmaceutique, certains fabricants d'armes et les groupes miniers ou énergétiques pour qui le charbon représente plus de 30% du chiffre d'affaires figuraient déjà sur sa liste noire.
Il avait également annoncé en juillet avoir cédé ses parts dans Altice Europe et Alstom ainsi que de 14 autres groupes, dont le géant Motorola, pour leur implication dans les colonies israéliennes en Cisjordanie.
Peuvent aussi être exclues des entreprises coupables de violations graves ou systématiques des droits humains, de dégâts environnementaux ou climatiques importants ou encore de corruption grave.