Le laboratoire Servier renonce finalement à vendre Biogaran

Certaines offres de rachat de Biogaran reçues par le laboratoire Servier auraient approché le milliard d'euros. Mais d'autres facteurs ont pesé dans la balance.

Nouveau rebondissement dans la bataille pour le rachat de Biogaran. Le groupe Servier renonce finalement à vendre sa filiale, pour le moment. Des premières offres lui avaient été remises mi-juin mais celles-ci ne semblent pas répondre à ses attentes, selon une information de l'Usine Nouvelle, confirmée à BFM Business. L'annonce en a été faite aux salariés vendredi dans un e-mail.

"La création de valeur proposée par les éventuels acheteurs n’apparaissait pas bénéfique pour l’entreprise, les collaborateurs, le tissu industriel français et européen et bien sûr, pour les patients et toutes les pharmacies et partenaires", peut-on lire.

"Le prix a été un critère mais pas le plus déterminant", nous dit-on chez Servier. En revanche, le laboratoire de médicaments génériques évoque des "incertitudes politiques et réglementaires (qui) ont pesé sur ces marques d'intérêt".

Plusieurs prétendants au rachat

Un bras de fer opposait plusieurs acteurs dans cette opération. On peut citer le fonds d'investissement britannique BC Partners -associé à la banque publique française d'investissement Bpifrance- qui avait proposé une offre comprise entre 500 et 700 millions d'euros. Ce dernier s'était même agacé de ne pas avoir eu de retour sur le prix. Dans le même temps, le groupe pharmaceutique indien Aurobindo aurait proposé 800 millions d'euros et restait donc jusqu'ici le mieux placé. Un autre prétendant indien aurait également tenté sa chance: Torrent Pharmaceuticals. Mais aucune offre n'a été retenue.

Les candidats à la reprise avaient tous posé des conditions qui rendait le deal très compliqué. Finalement, Servier conserve donc sa branche générique et reste, dit-il, déterminé à générer de la croissance organique.

Doze d’économie : Biogaran, les limites du patriotisme économique - 19/04

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C'est un soulagement pour Bercy, qui suivait de près le dossier et qui a été informé ce matin. Le ministère craignait de voir cette activité jugée stratégique pour la souveraineté sanitaire partir chez les Indiens. Il défendait le maintien de 8.600 emplois qui dépendent de Biogaran en France -dont 240 salariés directs.

Pour rappel, le leader des médicaments génériques de l'Hexagone Biogaran réalise 750 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ses lignes de production représenteraient à elles-seules plus de 51% de la production de médicaments en France et 90% en Europe.

Pierre Berthoux