Le coup de gueule de l'équipementier Novares face à certains constructeurs automobiles

La pénurie de semi-conducteurs entraîne des ruptures de production dans l'industrie automobile avec des usines à l'arrêt plusieurs jours voire plusieurs semaines.
Par effet domino, ces ruptures ont des conséquences sur les sous-traitants, les équipementiers qui se retrouvent avec leurs pièces sur les bras en attendant que la production redémarre chez leurs clients.
Problème, le délai entre l'arrêt de la production chez les constructeurs et l'alerte chez les sous-traitants est parfois court, trop court même pour le français Novares dont les pièces se retrouvent dans une voiture sur trois dans le monde.
De quoi poser des problèmes de gestion de stocks et de coûts supplémentaires. "Cette baisse de volume n'est pas un problème en soi. Mais ce qui se passe, c'est que la plupart de nos clients nous avaient dit: 'ça va redémarrer en septembre' donc il faut avoir du monde et du stock. Or, ça ne se produit pour presque personne", explique ce mercredi sur le plateau de Good Morning Business, Pierre Boulet, directeur général de Novares.
"On ne sait plus où mettre les pièces"
"Certains clients nous préviennent 15 jours, trois semaines à l'avance que ça va se produire comme ça (un arrêt de la production pour cause de pénurie de puces, NDLR). D'autres nous disent le vendredi: 'lundi c'est fini et on vous dira quand est-ce qu'on reprend".
Novares a ainsi comptabilisé en cumulé pas moins de 2000 arrêts de production chez ses clients cette année dont 150 avec un préavis inférieur à 48 heures...
"On ne sait plus ou mettre les pièces. Fatalement, ça n'a pas le même impact pour nous en cash et en résultat", s'inquiète le dirigeant qui prévoit une baisse de 25% de son chiffre d'affaires par rapport à 2019 et faire face à des "stocks records".
Une situation très inconfortable pour Novares qui va donc demander des compensations à certains de ses clients.
"Il y a des clients avec qui les choses se passent un peu moins bien. Quand un constructeur prend des décisions qui le regarde et c'est son sujet, qui arrangent ses finances mais qui génèrent des surcoûts ou de la consommation de cash chez nous, c'est là qu'on peut parler de compensations", explique Pierre Boulet.