BFM Business
Industries

Industrie verte: 29 propositions présentées à Bercy pour décarboner l'industrie

placeholder video
Invité sur BFM Business ce lundi, le député Renaissance Guillaume Kasbarian, coordinateur du projet de loi "industrie verte", a dévoilé les contours du texte présenté ce lundi à Bercy.

Financement des bilans carbone ou de la dépollution des friches industrielles, épargne privée verte: élus et industriels ont présenté lundi une série de propositions pour bâtir le futur projet de loi sur "l'industrie verte" que le gouvernement souhaiterait déposer avant l'été.

Ils ont présenté à Bercy 29 propositions issues des cinq groupes de travail mis en place entre industriels et députés pour élaborer ce texte, destiné à favoriser une réindustrialisation décarbonée du pays et à lutter contre la compétitivité accrue des Etats-Unis depuis l'annonce du plan anti-inflation de Joe Biden, tout en combattant le réchauffement climatique, la pollution et l'étalement urbain.

Pour Guillaume Kasbarian, député Renaissance d'Eure-et-Loir et coordinateur du projet de loi "industrie verte", le "premier enjeu c'est de pousser les entreprises à relocaliser, remettre des lignes de production en France, dans les territoires, et le deuxième enjeu c'est celui de décarboner l'industrie", a-t-il affirmé sur BFM Business.

Vers des quotas de femmes dans les classes prépas?

La mise en oeuvre de ce texte, qui vise à encourager l'emploi industriel, notamment chez les femmes. "C'est en travaillant dès le plus jeune âge auprès des jeunes filles, en leur expliquant qu'elles sont légitimes et appréciées dans le monde de l'industrie que nous arriverons à les encourager", souligne le député, invité de Good Evening Business ce lundi.

"Nous voulons expérimenter pour les classes préparatoires des objectifs contraignants pour la féminisation, ce qui revient à mettre en place des quotas", ajoute Guillaume Kasbarian, également président de la commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale.

Le texte souhaite également raccourcir les procédures d'autorisation d'implantation de sites, devra se faire "à coûts nuls pour les finances publiques", a prévenu Bercy en amont.

Il table notamment sur une réallocation des fonds non utilisés dans le plan d'investissement France 2030 sous forme de subventions ou de crédits d'impôts permettant aux industriels de se décarboner.

Les nouveaux secteurs à encourager sont les batteries, métaux, électrolyseurs d'hydrogène, pompes à chaleur, nucléaire de nouvelle génération, photovoltaïque et éolien, capture du carbone, semi-conducteurs et réseaux électriques.

Une première lecture du texte possible "cet été"

Pour financer ces mesures sont notamment envisagés un allégement d'avantages fiscaux, via le relèvement de certains taux réduits de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) ou du malus sur les véhicules les plus polluants, et la suppression du doublement des aides du crédit impôt recherche (CIR) pour les jeunes docteurs.

Des produits pour flécher l'épargne privée vers des projets écologiquement vertueux sont également proposés.

"Je fais tout pour qu'il y ait eu une première lecture du texte à l'Assemblée cet été", a affirmé sur notre antenne le député Guillaume Kasbarian.

Si le texte sera bien un projet de loi du gouvernement, ce sont des binômes de députés et de chefs d'entreprise qui ont défriché le terrain. Le camp présidentiel, qui ne dispose pas de la majorité absolue au Palais-Bourbon, devra convaincre au-delà de ses bancs pour faire adopter le texte, la Première ministre Elisabeth Borne s'étant engagée à ne plus recourir au 49.3 en dehors des textes budgétaires.

P.D. avec AFP