"Ici, c'est le Japon": le récit de l’arrestation de Carlos Ghosn

Après l'arrestation de Carlos Ghosn ce jeudi matin au Japon, les premiers détails apparaissent sur cette nouvelle interpellation de l’ancien patron de Renault-Nissan.
Selon des sources proches du dossier, les procureurs sont arrivés à 5h50 du matin au domicile de Carlos Ghosn et son épouse à Tokyo. Au total, une vingtaine de personnes se sont présentées au domicile où Carlos Ghosn est assigné à résidence depuis sa libération, le 6 mars.
Lorsqu’il a ouvert la porte, Carlos Ghosn s’est vu signifier son mandat d’arrêt. "Nous avons un mandat pour vous arrêter", a déclaré un procureur, qui a indiqué à Carlos Ghosn qu’il allait devoir préparer ses affaires pour les suivre. Ses mots de passes de smartphone et ordinateurs lui ont également été demandées.
"Ici, c’est le Japon, ce sont nos lois"
Carole, l’épouse de Carlos Ghosn, n’a elle pas été arrêtée. Mais son téléphone et son passeport lui ont été confisqués, les policiers ont eux voulu consulter des documents comme des photos. "Ici, c’est le Japon, ce sont nos lois, asseyez-vous, vous devez faire ce que nous vous disons", a déclaré l’un des procureurs.
Pendant environ 2 heures, les policiers sont surtout restés avec elle en permanence, la suivant partout. Carole Ghosn a ainsi dû laisser la porte ouverte pendant qu’elle prenait sa douche. L’épouse de Carole Ghosn a demandé à voir son avocat, mais les procureurs n’ont pas accédé à sa demande. Ils ont finalement quitté l’appartement du couple vers 10h30.
Carlos Ghosn est depuis entendu par la justice. Sa garde à vue doit durer trois jours, renouvelables deux fois dix jours. Ses avocats interrogés ce matin sur notre antenne ont qualifié cette arrestation de "stupéfiante", "une arrestation que rien ne justifie".