BFM Business
Industries

Fin des véhicules thermiques en 2035: Pannier-Runacher réclame "l'accompagnement des industriels"

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, à l'Elysée le 30 juin 2021

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, à l'Elysée le 30 juin 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

La ministre déléguée en charge de l'Industrie ne s'est pas opposée à la proposition européenne d'interdire la vente des voitures thermiques dès 2035. A condition "de mettre de l'argent" pour accompagner les constructeurs et leurs sous-traitants.

La France prévoyait la fin de la vente de voitures thermiques en 2040, mais la Commission européenne veut aller plus vite. Dans le cadre du "Green Deal", Bruxelles a présenté mercredi une série de mesures visant à accélérer sa transition écologique. Parmi elles, l'interdiction de la commercialisation des moteurs essence et diesel dès 2035.

Invitée ce jeudi sur Europe 1, la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès-Pannier Runacher, a conditionné la mise en place de cette proposition au soutien des acteurs concernés.

"On peut aller plus vite à condition d'accompagner les industriels et c'est cela que nous voulons de la Commission européenne", a-t-elle dit.

"La négociation promet d'être longue et complexe"

"Il faut accompagner nos donneurs d'ordre mais surtout accompagner les sous-traitants qui participent à la construction de véhicules thermiques. (...) Nous entamons cette discussion avec cette volonté de dire: 'Plus vous allez loin dans les objectifs, plus nous devons être capables de mettre de l'argent pour accompagner les entreprises, les sous-traitants et les salariés'", a martelé la ministre.

Elle a toutefois tenu à rappeler que les mesures du "paquet climat" de la Commission européenne n'étaient que "des propositions, pas des décisions". "Il y aura une négociation qui promet d'être longue et complexe parce que chacun arrive avec la volonté d'avancer plus vite sur l'écologie mais aussi la volonté de protéger les emplois et l'économie", a indiqué Agnès Pannier-Runacher.

Un nouveau risque de fronde sociale?

Parmi les autres propositions, Bruxelles veut également étendre l'ETS (Système communautaire d'échange de quotas d'émission) au transport maritime, ainsi qu'au transport routier et au chauffage des bâtiments sur un "second marché carbone" dès 2026. Ce qui obligerait les fournisseurs de carburants ou de fioul domestique à acheter des quotas d'émissions au prix du CO2, répercutant mécaniquement ce surcoût sur la facture des ménages. De quoi craindre une nouvelle révolte sociale, à l'image de celle des gilets jaunes?

Pas nécessairement, selon Agnès Pannier-Runacher: "Tout l'enjeu est de savoir s'il y a des alternatives. Si on est capable d'en avoir qui soient aussi peu coûteuses que l'est aujourd'hui le chauffage (...), la transition peut se justifier", a-t-il assuré.

Mais "encore faut-il que les Français puissent avoir accès à ces différentes technologies", a poursuivi la ministre. Avant de conclure: "On en revient toujours au même sujet: c'est le triptyque innovation, recherche et développement pour avoir des propositions, la réduction du prix de ces propositions soit par des solutions plus innovantes, soit par des petits coups de pouce au niveau du gouvernement comme on le fait sur la voiture électrique, et c'est une question de temps: il faudra donner suffisamment de temps pour que ces adaptations se fassent".
https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco