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Incertitude fiscale, coûts de production... 9 entreprises sur 10 n'envisagent pas de relocaliser

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Selon une étude, une relocalisation en France ou en Europe d'éléments critiques n'est "pas à l'ordre du jour" dans une large majorité d'entreprises françaises.

L'incertitude politique n'encourage pas les entreprises françaises qui fabriquent à l'étranger à revenir. Plus de neuf entreprises françaises sur dix n'envisagent pas d'actions de relocalisation à l'heure actuelle, selon une étude* réalisée par OpinionWay pour les cabinets de conseil By.O et Cubik évaluant le niveau de souveraineté des entreprises françaises.

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Dans le détail, 94% des entreprises interrogées ont répondu qu'il n'était "pas à l'ordre du jour" d'engager des actions de relocalisation des éléments les plus critiques ou d'y réfléchir. Ce nombre a grimpé de 6 points par rapport à la précédente étude réalisée en 2024 (88%). À l'inverse, très peu d'entreprises (3%) ont engagé des actions de relocalisation en Europe ou en France (-2 points par rapport à 2024) et seules 3% y réfléchissent (-2 points par rapport à 2024).

Vote du budget

Selon l'étude, les coûts de production et la logistique restent le principal frein à la relocalisation et s'alourdissent d'une année à l'autre, cités par 32% des entreprises, contre 22,5% un an auparavant). Par ailleurs, la réglementation et la fiscalité (cité par 22,5% des entreprises, contre 12,5% en 2024) émergent nettement en 2025, "sans doute une conséquence de l’instabilité fiscale engendrée par les débats sur le vote du budget en France à la suite de la dissolution", souligne l'étude.

"Nous ne pouvons que constater à quel point l’incertitude fiscale" liée à la dissolution et aux négociations budgétaires "est un sujet de préoccupation pour les entreprises", avance l'étude.

La concurrence internationale et l'accès aux marchés (17,5%, contre 2,5% en 2024) ainsi que le financement et les investissements (12,5% contre 2,5% en 2024) s'imposent également. Le manque de compétences et de ressources humaines (7,5%) et les contraintes environnementales et écologiques (7,5%) sont, eux, bien moins évoqués par les entreprises.

*Étude a été réalisée auprès de 501 directeurs de production, directeurs des achats, DG, DAF et personnes membres de CODIR et COMEX en France, du 31 octobre au 12 novembre, via un questionnaire par téléphone sur système CATI.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV