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Grèves, manifestations: à quoi s'attendre pour la journée du jeudi 16 février

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Il s'agira de la cinquième journée de mobilisation des syndicats contre la réforme des retraites actuellement débattue à l'Assemblée nationale.

Contre la réforme des retraites, les syndicats, toujours unis, ne relâchent pas la pression. La cinquième journée de mobilisation nationale aura lieu ce jeudi 16 février. Outre des manifestations dans toute la France, des perturbations sont à prévoir suite à divers appels à la grève. Le point sur la situation.

• Manifestations: l'intersyndicale se retrouve à Albi

Dans un communiqué commun, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE/CGC, CFTC, Unsa, Solidaires...) annonce que "les secrétaires généraux ou présidents des organisations syndicales manifesteront à Albi pour appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire, dans les petites villes comme dans les plus grandes". Reste à savoir si la mobilisation populaire se maintiendra, alors que deux zones sont actuellement en congés.

• SNCF/RATP: des grèves mais des perturbations moins nombreuses

La CGT cheminots, UNSA-Ferroviaire, SUD Rail et CFDT Cheminots ont appelé les salariés de la SNCF à faire grève mais la mobilisation sera de moindre importance que lors des précédentes journées sauf dans les TER.

Il y aura en effet 4 TGV sur 5 en moyenne dans les TGV INOUI et OUIGO.

  • Axe Nord TGV INOUI : quasi normal
  • Axe Est TGV INOUI : quasi normal
  • Axe Atlantique TGV INOUI : quasi normal
  • Axe Sud Est TGV INOUI : plus de 2 trains sur 3
  • OUIGO : plus de 2 trains sur 3
  • Province à province : 2 trains sur 3

Côté Intercités, il faudra compter avec près d’1 train sur 2 en moyenne. Il n'y aura aucun train de nuit entre mercredi à jeudi.

Pour les TER, le trafic sera "fortement perturbé dans toutes les régions" avec 1 train sur 2 en moyenne.

"Le détail des plans de transports régionaux sera communiqué par SNCF Voyageurs dans chacune des régions", ajoute l'opérateur.

Enfin, les Transiliens seront "perturbés":

  • RER B et D et les lignes K, N et R: 1 train sur 2
  • RER C et les lignes J et L: 2 trains sur 3
  • RER A et E et les lignes H, P, U ainsi que les tramways 4, 11, 13: trafic normal

Appel à la grève également à la RATP dont les syndicats dénoncent le "mépris" du gouvernement face à la rue.

Pourtant, la régie prévoit un "trafic normal dans le métro parisien" et le trafic sera normal pour les bus et tramways.

La question des retenues sur salaire commence à peser et les salariés entendent "garder des forces" pour la grande mobilisation du 7 mars.

• Aéroports: trafic perturbé à Orly, Marseille, Toulouse, Lyon, Montpellier et Nantes

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) annonce que des perturbations sont à prevoir dans plusieurs aéroports dont Paris Orly, Marseille, Toulouse, Lyon Montpellier et Nantes. La DGAC prévoit ainsi l'annulation de 30% des vols à Paris-Orly et de 20% en province.

Air France a indiqué être en mesure de faire voler 9 avions sur 10 sur ses vols court et moyen-courriers et "la totalité de ses vols long-courriers".

• Carburants: pas de risque de pénurie

Si la CGT peut compter sur la mobilisation des salariés des raffineries pour cette journée de mobilisation, le blocage ou la mise à l'arrêt des sites n'est pas encore prévue.

Avec des stocks pleins, les pétroliers assurent que pour le moment, il n'y aucun risque de pénurie aux stations-service.

• Energie: des baisses de production à prévoir

Comme à chaque journée de mobilisation, la CGT a appellé les salariés du secteur de l'électricité et du gaz à se mettre en grève pendant 24 heures.

Ces arrêts de travail ont pour conséquences des baisses de production dans les centrales, des baisses encadrées par le gestionnaire RTE pour éviter toute coupure au niveau du client final.

Reste que des opérations "robin des bois" peuvent être menées ici ou là avec des coupures ciblées voire des mises en gratuité.

• Ecoles: deux zones sur trois en congés

Les élèves de la zone A et de la zone B sont en vacances, seuls les élèves de la zone C (Paris, Créteil, Montpellier, Toulouse, Versailles) et de la Corse pourraient être concernés par d'éventuelles fermetures de classes ou d'écoles. Pour autant, à ce jour, aucun appel à la grève n'a été lancé par les syndicats d'enseignants.

• Un petit avant-goût du 7 mars

En réalité, cette journée de mobilisation du 16 février n'est qu'une étape dans la stratégie de montée en puissance jusqu'au 7 mars voulue par les syndicats.

Philippe Martinez, Secrétaire général de la CGT sur BFMTV, a ainsi appelé à des "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives, et reconductibles".

L'intersyndicale prévient: "si malgré tout le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire, l’intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraité.e.s à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain".

Toujours sur BFMTV, Frédéric Souillot, le patron de Force Ouvrière, va dans le même sens et indique avoir même prévenu Élisabeth Borne lors de leur dernier échange téléphonique: "Si nous ne sommes pas entendus, […] on va durcir le mouvement".

La probabilité d'avoir des grèves beaucoup plus suivies à la SNCF et à la RATP est donc très forte (les préavis ont déjà été posés, certains reconductibles), ce qui explique une plus faible mobilisation ce 17 février. L'idée, garder de la marge et des forces pour le 7 mars qui sera le point d'orgue de la contestation.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business