General Electric: pour Bruno Le Maire, les plans sociaux d'"aubaine" ne sont "pas acceptables"

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie - AFP
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dénoncé jeudi les plans sociaux "d'aubaine" annoncés ou envisagés par certaines entreprises, citant l'exemple de l'américain General Electric qui prévoit de restructurer certaines activités en Europe.
"Il y a des difficultés et ça peut amener certaines décisions, mais certainement pas des décisions d'aubaine. Et il faut que les choses soient claires" entre General Electric et le gouvernement français, a affirmé Bruno Le Maire lors d'une audition devant la commission des Finances du Sénat.
"Il y a des plans sociaux qui sont nécessaires parce qu'ils vont permettre à une entreprise de rebondir, (...) et puis il y a d'autres plans sociaux qui sont des plans sociaux d'aubaine", a-t-il jugé. "Ces plans sociaux d'aubaine ne sont pas acceptables et nous ne les laisserons pas passer", a-t-il prévenu, ajoutant que le ministère de l'Economie emploiera "tous les moyens" à sa disposition "pour refuser ces plans sociaux d'aubaine".
"La crise économique doit amener chacun à faire preuve du sens des responsabilités et à ne pas profiter de la situation pour engager des plans sociaux qui ne seraient pas indispensables pour que l'entreprise puisse rebondir", a encore insisté Bruno Le Maire. Il a ainsi cité le projet de restructuration annoncé mercredi par General Electric, qui vise ses activités d'énergies renouvelables et de réseaux électriques en Europe, et notamment en France.
Ce jeudi dans Good Morning Business, la ministre du Travail Elisabeth Borne faisait état de 345 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) lancés en France depuis mars, contre 231 sur la même période l'an dernier.
Plus de 750 emplois seraient menacés
Si General Electric n'a pas encore détaillé l'impact sur l'emploi de sa décision, elle pourrait se solder par la suppression de plus de 750 emplois selon des sources syndicales. Le maire de Belfort, où General Electric est très présent, a aussi évoqué la suppression de 89 emplois dans sa ville.
"Je vois se profiler par exemple, à Belfort, chez General Electric un certain nombre de propositions qui ne me paraissent pas toutes correspondre aux engagements qui ont été pris par GE", en 2014, au moment du rachat d'Alstom Energie par le groupe américain, et 2019 dans le cadre d'un plan social, a ainsi estimé Bruno Le Maire. "Nous veillerons à ce que GE respecte ses engagements", a-t-il assuré, indiquant qu'il parlerait prochainement au PDG du groupe américain, Larry Culp.