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Foie gras: nouveau projet de fusion entre Euralis et Maïsadour

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Les deux coopératives représentent à elles deux 50% de la production de foie gras en France. La seconde commercialise notamment les marques Delpeyrat et Comtesse du Barry, tandis que la première possède Rougié et Montfort.

Les deux poids lourds du foie gras, Euralis et Maïsadour, ont annoncé jeudi un nouveau projet de fusion, après y avoir renoncé il y a deux ans face à une enquête de l'Autorité de la concurrence. Ce rapprochement des deux coopératives vise "à mieux soutenir et promouvoir les filières agricoles régionales" dans un contexte "marqué par de profondes mutations, une concurrence intense, des crises à répétition et un enjeu crucial de valorisation du travail et des productions des agriculteurs", selon un communiqué de presse commun.

Cette annonce, précédée de réunions exceptionnelles de leurs CSE cette semaine, intervient après des annonces récentes de fermeture de sites par les deux groupes, en Dordogne et dans le Gers. Les syndicats doivent faire connaître leur position vendredi selon un de leurs représentants. Euralis, basé dans les Pyrénées-Atlantiques, et Maïsadour (Landes) représentent à eux deux 40% de la production de foie gras en France. Le second commercialise notamment les marques Delpeyrat et Comtesse du Barry, tandis que le premier possède Rougié et Montfort.

Pas de concrétisation avant l'année prochaine

Fin 2022, l'Autorité de la concurrence avait ouvert une "phase d'examen approfondi" d'un précédent projet de fusion, évoquant alors un "doute sérieux d'atteinte à la concurrence". Les deux groupes avaient jeté l'éponge en août 2023.

La réunion des deux groupes se ferait "selon un principe d'égalité", précise le communiqué, la fusion de leurs conseils d'administration garantissant "une représentation équilibrée des coopératives actuelles", ainsi que "de toutes les productions et de tous les territoires" où elles sont présentes aujourd'hui.

Le projet reste conditionné à plusieurs étapes - autorisation, financement, consultation du personnel - et pourrait se concrétiser "au plus tôt en 2026". Face aux "inquiétudes" qu'il suscite, "nous serons particulièrement attentifs aux éventuelles conséquences de la fusion sur les effectifs, les postes et les conditions de travail", a réagi l'intersyndicale FO-CFDT-CFE/CGC d'Euralis dans un communiqué diffusé vendredi.

Avec un chiffre d'affaires de 1,57 milliard d'euros en 2024, Euralis rassemble 5.400 agriculteurs adhérents et emploie 4.900 collaborateurs dans 16 pays. Maïsadour compte 5.000 agriculteurs adhérents et emploie plus de 4.300 salariés dans 13 pays, pour un chiffre d'affaires de 1,47 milliard d'euros.

TT avec AFP