Flambée des tarifs de l'énergie: comment Picard essaie de limiter la hausse des prix en magasin

L'effort paraît colossal au vu du contexte économique et du secteur d'activité. Dans un article des Echos du jour, la patronne de Picard indique que l'entreprise mobilise ses propres bénéfices pour supporter l'inflation tout en limitant la répercussion de celle-ci sur les prix pratiqués en rayons à 10% contre 17,5% pour la gamme surgelés de ses concurrents. "Les fournisseurs subissent la hausse des matières premières, de l'énergie et des salaires, explique Cathy Collart Geiger. Certains nous demandent des augmentations de 30%, quelques-uns ne nous livrent plus en cas de refus. Nos propres coûts augmentent. Si nous passons toutes les augmentations, les prix de vente iront au-delà de ce que les clients peuvent accepter."
"Il ne faut pas casser l'entreprise si l'on veut repartir correctement après la période d'inflation", souligne celle qui a toujours insisté pour épargner le plus possible les prix des produits dans les contextes inflationnistes.
D'importantes mesures de sobriété
La chaîne de magasins de surgelés est évidemment davantage exposée à la crise énergétique par rapport à ses concurrents de la grande distribution. La PDG du groupe anticipe une multiplication par trois des tarifs de son contrat d'électricité qui sera renégocié dans les prochaines semaines. Une augmentation qui propulsera le poste énergétique sur le podium des principales charges du réseau de 1.000 magasins juste derrière les loyers et les frais de personnels dont la hausse est annuelle est supérieure à 5%.
Picard entreprend de longue date des efforts de sobriété et a diminué sa facture énergétique de 10% sur la dernière décennie, performance qu'elle souhaite réitérer d'ici à 2026. Outre la modernisation de ses installations, elle mise sur des gestes simples comme la fermeture généralisée des meubles de froid, l'installation de régulateur de tension ou encore une accentuation de la baisse de température pendant la nuit. Mais tous ces efforts n'empêchent pas l'entreprise de solliciter l'aide de l'Etat et de plaider pour des tarifs de l'électricité déconnectés de ceux du gaz.
Des impasses temporaires sur les investissements et les embauches
Mais cette relative préservation des prix implique forcément des sacrifices, sur les investissements notamment bien que le plan de 40 nouveaux points de vente soit maintenu mais aussi sur les embauches dont une partie est ajournée. En revanche, rien à craindre pour les fêtes de fin d'année car les achats de marchandise sont ancitipées d'une année y compris pour le foie gras cru qui sera quand même disponible malgré les difficultés d'approvisionnement occasionnées par la grippe aviaire.