Entreprises : la parité avance doucement, mais sûrement, au sein des instances dirigeantes

Une femme à la tête d'une entreprise du CAC 40, c'est suffisamment rare pour être souligné. Ce vendredi, Christel Heydemann a été désignée par le Conseil d'administration d'Orange pour devenir la nouvelle directrice générale du groupe, succédant ainsi à Stéphane Richard. Elle sera ainsi, au sein des plus grandes entreprise française, la deuxième femme en poste à la tête d'une entreprise du CAC 40 avec Catherine MacGregor, patronne d'Engie.
Et en regardant en arrière, le nombre de femmes dirigeantes au sein de l'indice phare de la bourse de Paris se compte sur les doigts de la main. Isabelle Kocher (Engie), Sophie Bellon (Sodexo) et Élisabeth Badinter (Publicis) sont les seules à avoir occupé les plus hauts postes.
Ce constat cache néanmoins une petite amélioration. En juillet, Estelle Brachlianoff deviendra la nouvelle directrice générale de Veolia et le chiffre de femmes dirigeantes monte à 14 si on regarde les 120 plus grosses entreprises en bourse (SBF 120).
Une nouvelle loi votée
Et si la France fait à peine mieux que ses voisins (une seule femme est à la tête d'un groupe du DAX allemand), elle les dépasse clairement dans les conseils d'administration grâce à la loi Copé-Zimmerman de 2011, qui y impose un quota de 40% de femmes au sein des grandes et moyennes entreprises. En 2021, on trouvait ainsi 46% de femmes au sein des conseils d'administration et de surveillance du SBF 120. Et la France est même championne du monde en la matière.
Dans les Comex (comités de direction), c'est plus compliqué. Selon Ethics & Boards, on y compte 22% de femmes que ce soit au sein du CAC 40 ou du SBF 120. Cette fois, l'hexagone fait un peu moins bien que le Royaume-Uni (24%) mais reste largement devant l'Allemagne (15%) ou l'Italie (13%).
La réalité n'est pas plus glorieuse dans les ETI et PME. EN 2019, une étude KPMG comptabilisait 22% de femmes à la gouvernance des entreprises dont l'effectif est inférieur à 501 personnes.
Pour tenter de casser ce plafond de verre, les parlementaires ont voté une nouvelle loi en décembre dernier pour étendre le quota de 40% de femmes dans les instances dirigeantes d'ici 2030. En revanche, cela ne concernera que les entreprises d'au moins 1000 salariés. Et les entreprises auront encore deux ans pour s'y conformer.